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11/09/2020

Travaux de réhabilitation à ICOD

Travaux de réhabilitation à ICOD après le passage du cyclone AMPHAN (extrait de la chronique de Gaston)

 

Je débuterai donc par le plus évident qui se trouve être le plus facile : que devient notre scierie-ICOD ?P-1.jpg
Ma foi, elle vient de perdre son nom. Mais quel travail ! L’essentiel est terminé : tous les grands arbres endommagés ont été récupérés et tronçonnés, tous les branchages coupés, une bonne partie du terrain nivelé, des morceaux de routes cimentées refaites.

Actuellement, on fait les plans pour la réfection d’une partie du grand Hall fortement endommagé. Mais cela coûtera cher. Et on termine chez les garçons la réparation de tout le plancher du réfectoire (en briques et ciment)  qui avait souffert à la fois des immenses trous des rats (en fait ragondins, certains de plus de deux kilos), et de la destruction du toit par le cyclone.

Les deux murets du canal que d’énormes troncs déracinés avaient complètement bouché, dans le même temps qu’ils avaient coupé la route sur plusieurs mètres, est maintenant refaits. Une des grandes salles de l’atelier de couture a dû être complètement réparée, à cause d’un des gros arbres effondré sur ses parois postérieures. Le toit des porcs également a été rétabli. Plusieurs murets latéraux ont été solidifies dans trois bungalows. Enfin, 80% des grosses souches ont pratiquement tous été acheminées près du portail d’entrée. Il fallait parfois presque un jour de travail à quatre hommes pour extirper les racines des plus grosses. P-2.jpgLes cent arbres de la cocoteraie sont à peu près rétablis après la coupe d’une douzaine de cocotiers, et les deux vergers de manguiers terminés. Des centaines de troncs et de souches encombrent encore les approches du portail d’entrée, les camions des scieries tardant à venir nous les prendre à cause des pluies.

Mais pour l’essentiel, c’est presque terminé.

Comme le montrent les photos, nous avons dû faire traverser l’étang aux plus gros troncs, car il fallait entre 12 et 18 hommes pour les faire glisser, ce qui aurait nécessité trop de travail de leur faire contourner l’étang. Cependant, il nous sera impossible cette année de commencer la replantation des arbres exotiques nécessaires à la biodiversité.P-3.jpg

Nous en avons tant perdus que nous ne savons pas encore comment rétablir l’équilibre compromis. Derrière le terrain de jeu des filles, là où se trouvaient tous nos grands arbres à fleurs, c’est toujours la désolation absolue. Les femmes et filles qui vivront probablement toute leur vie ici, malades mentales, veuves, jeunes IMC, aveugles etc., ont le DROIT d’avoir un endroit plein d’oiseaux et de fleurs, et il nous faudra le rétablir.


Une bonne nouvelle cependant : j’avais entendu le cœur serré tout un chacun affirmer que la grande île allait être rasée, et comme promis, je m’étais tu. D’où mon immense joie le jour où Binay est venu vers moi : « J’ai bien réfléchi, il ne faut rien toucher à cette île afin de préserver sa biodiversité. Qu’est-ce que vous diriez si nous y mettions aussi quelques nichoirs d’oiseaux, car vous m’aviez expliqué un jour que des tas d’arbres abattus possédaient en hauteur pas mal de trous ayant servis de nids ! »P-4.jpg

Je l’aurais embrassé. Enfin un qui, avec Gopa, comprend l’enjeu. Aucun autre homme n’a montré le moindre intérêt pour l’idée. Mais elle se fera, et je lui ai déjà remis des photos d’Internet sur les différents
nichoirs à faire fabriquer par le menuisier! Etre travailleur social, tout comme être chrétien, ce n’est pas simplement nourrir et vêtir les gens en détresse, c’est encore s’occuper de l’environnement dévasté, qui en nombre d’endroits, a créé ces dénuements !
Nous en aurons encore pour plusieurs mois de réparations des dommages des déchaînements de la nature, mais tout sera fait doucement par nos ouvriers, qui n’auraient rien pu faire d’eux-mêmes devant le travail de titan réalisé par les migrants. Si presque 200 membres de leurs familles ont pu bénéficier de l’excellent salaire que nous avons pu leur offrir, grâce aux donations imprévues, cela nous a donné grande satisfaction. Car nous n’aurions jamais pu trouver ici les centaines de milliers de roupies pour rétablir un semblant de terrain en bonne santé pour poursuivre les futures activités autosuffisantes d’ICOD, arrêtées au début de la pandémie.

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11:02 Publié dans 2.2 - ICOD | Lien permanent | Commentaires (0)