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15/02/2012

Une base de données biométrique : espoir ou fumée ?

Des milliards de $ ont déjà été donnés pour sortir les pauvres de leur misère, - avec un certain résultat il faut le reconnaître puisque 200 millions s’en sont bien sortis – mais au prix d’un extraordinaire gaspillage.

Pour y répondre les scientifiques ont convaincus le gouvernement de démarrer la plus grande base de données biométriques du monde : attribuer un numéro à 12 chiffres à chacun des un milliard deux-cent millions (et plus) d’indiens à l’aide des cinq empreintes digitales et le scanner des deux iris. Il ne pourra pas y avoir deux numéros semblables. En quelques secondes ce fichier « Aadhaar » peut révéler que cet individu né en telle année, habite à tel endroit et porte tel nom. Il pourra alors avec une simple empreinte de pouce devant tout téléphone portable recevoir ce dont il a droit, ouvrir un compte bancaire, obtenir une carte d’identité électronique, un passeport, se faire soigner gratuitement à l’hôpital, se mettre dans la file des ayants-droit à la nourriture, à un travail ou un logement etc.

Comme il y a déjà 750 millions de portables, il s’agira simplement (si simple !) de les adapter. Depuis mi-2011, 220 millions de personnes ont déjà été répertoriées. Même des sans-abris de Mumbay mais mendiants à Delhi peuvent d’ores et déjà faire des démarches administratives. D’après le programme américain à l’origine de cette idée, mais qui ne touche que ( !) 100 millions de personnes, aucun moyen de tricher. J’en doute cependant, car les indiens sont plus malins que les occidentaux dans ce jeu de la triche. Ils s’y exercent depuis 5000 ans ! Il n’empêche : que le système marche ou ne marche pas, on ne trouvera plus après dix ans (dit-on) un aborigène au fin fond d’une jungle pouvant dire : « Je ne suis personne », un habitant d’un hameau isolé himalayen soupirant : « Je ne suis même pas indien », une fille des slums pouvant affirmer : « Je suis moins que rien, puisque je ne sais même pas mon identité » Cela seul déjà, serait un énorme progrès ! Car tout être humain a le droit d’être reconnu comme tel. Et pour les femmes, c’est déjà la certitude de ne plus dépendre de leurs pères, maris, frères ou fils, mais d’être bien « elles » (Cela me dégagera enfin de pas mal de responsabilités de remplacement de ce genre !)

Enfin, avantage supplémentaire, tout étranger illégal ne pourra plus être utilisé par les partis politiques pour voter pour eux contre de l’aide. Ils sont déjà bien plus de 30 millions d’immigrés, politiques pour la plupart : Bangladais, Afghans, Sri Lankais, Birmans, Tibétains, Pakistanais, Népalis, Bhoutanais, Chinois, Arabes divers, Iraniens, Russes de Sibérie, voire indiens anglais et apatrides ou Sheikhs arabes suspects dans leurs contrées. Faut-il y rajouter les dizaines de milliers de travailleuses du sexe de Russie, Ukraine, Géorgie, Kazakhstan, Ouzbékistan Kirghizstan, Tchétchénie et Azerbaïdjan, si appréciées à Delhi ? Etrangers ils sont. Etrangers ils resteront, sauf le jour ou ils seront reconnus comme ‘indiens naturalisés’. Je n’aurais pas ainsi besoin de montrer des tas de papiers (qu’aucun policier d’ailleurs ne comprend) pour prouver que je suis vraiment indien : « voici mon pouce, apposez-le sur votre portable ou le mien et vous saurez en trois secondes si je mens » Cela coûtera des milliers de milliards de roupies, mais les savants de la Silicon Valley indienne savent ce qu’ils font, puisque ce sont eux en grande partie qui ont créés le système américain. De l’espoir donc pour demain ou simplement de la fumée ?

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