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08/01/2012

SHIS

Dès 1981, mes amis Wohab (23 ans, musulman : « J’abandonne définitivement mon travail d’avocat ») et Sabitri (18 ans, hindoue : «Je ne me marierai jamais pour être au service des plus pauvres ») fondèrent SHIS à l’orée des Sundarbans. De l’échoppe de thé où je commençai les premiers soins avec la chrétienne aborigène Blandine, SHIS créa un complexe socio-médical avec un Collège médical, plusieurs hôpitaux. L’ONG devint une énorme organisation avec plus de mille travailleurs, essaimant dans 12 des 14 Districts du Bengale.

Depuis 30 ans que Wohab et Sabitri ont lancé SHIS, on compte les bénéficiaires par millions (sic). Simplement cette année probablement plus d’un million de personnes ont reçus une aide quelconque. Je me contenterai donc de citer en gros les principaux projets que font tourner ses plus de mille travailleurs, car ils sont trop nombreux pour être détaillés.

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Wohab et Sabitri, fondateurs de SHIS

A Bangor tout d’abord se trouve un étonnant complexe de bâtiments : un Centre hospitalier multi spécialités (qui est Collège médical également) de plusieurs étages avec une trentaine de docteurs spécialistes, y compris la cardiologie, les maladies infectieuses, le cancer, la gynécologie, le diabète, le planning familial ou la prévention du Sida, avec tous les laboratoires de pathologie nécessaires et tous les derniers appareils d’examens médical. La grande spécialité cependant est la détection, prévention et éradication de la tuberculose. Des centaines de milliers de malades ont été suivis à domicile et guéris. La tuberculose a été définitivement éradiquée dans plus de 1500 villages. Wohab est même devenu consultant et membre Conseil National pour la tuberculose de New Delhi et est souvent invité à l’étranger pour des congrès ou des …médailles ! De nombreux docteurs viennent se former ici. Il y a aussi un hôpital ophtalmologique de pointe de 500 lits qui a réalisé entre autre, 20.000 opérations de cataracte, dans les villages ou les slums de Kolkata, les 2/3 gratuites. Un autre bâtiment abrite une école d’infirmières, de pathologistes et autres métiers paramédicaux. Un centre de culture de plantes médicinales et de fabrication moderne de médicaments ayurvédiques permet à de nombreuses femmes de gagner leur vie. La vente des médicaments va jusqu’en Corée du Sud ! Deux immenses écoles primaire et secondaire pour plusieurs milliers d’étudiants pauvres complètent cet impressionnant complexe.

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Meeting de femmes en lutte contre les atrocités

Un centre pour 40 jeunes sourds et muets a été installé tout proche.

Dans les îles du delta des Sundarbans, quatre grands bateaux-dispensaires avec appareils de radiologie et laboratoires de pathologie apportent les soins dans les 54 îles habitées, la plupart coupées du monde tout le long de la grande réserve des tigres, biotope protégé par l’UNESCO, dont Wohab est officiellement ‘garde honoraire ‘. A partir de ces bateaux, 1464 dispensaires volants dans 180 villages, menés par trente docteurs et 200 paramédicaux ont soignés 80.000 malades cette année. Bien entendu, les vaccinations et le planning familial sont systématiques dans toutes les îles. Quatre maternités ont été mises en place depuis quelques années qui ont déjà vu des milliers d’accouchements sous contrôle médical.

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Un des bateaux dispensaires du SHIS

Dans je crois 14 des 16 Districts du Bengale, y compris dans ceux au pied des Himalaya, des centaines d’autres projets socio-médicaux, d’éducation ou de développement rural ont vus le jour à travers les années. Un programme géant de microcrédit couvrant 33.300 femmes pauvres dans 2664 villages a offert 520 millions de roupies de prêts, remboursés à 97 %, ce qui a permis à des familles de survivre en lançant de petits commerces voire des entreprises qui leur apportent de quoi gagner modestement leur vie. 63.000 latrines et des milliers de puits tubés ont été réalisés, avec fabrication de filtres spéciaux pour tous les points d’eau potable empoisonnés par l’arsenic. Près de 7000 étangs proches de la mer ont été désalinisés. Des centaines de dispensaires reliés à 15 laboratoire de pathologie et de radiologie, et des unités de spécialistes de lutte contre la malaria, le choléra ou les épidémies donnent des soins à d’innombrables malades, y compris dans les dangereuses jungles infestées d’animaux sauvages proches du Bhoutan ou de l’Assam. A la demande de la police, une vingtaine de ressortissants de prison ont été réhabilités en leur offrant l’occasion de lancer des petites entreprises. Un seul cas de récidive à ma connaissance nous laisse mesurer le succès de cette tentative assez imprévue par ici.

Enfin, durant les calamités naturelles, les équipes de SHIS ont distribués des millions de matériel de première nécessité y compris nourriture, vêtements, tentes et médicaments. Ils ont travaillés durant de nombreuses inondations, cyclones, tsunamis (même au Tamil Nadu), épidémies, glissement de terrain, sécheresse, villages incendiés, famine dans les jardins de thé du Nord fermés par les syndicats ou le gouvernement, et emmenés en urgence dans les hôpitaux par ambulances ou hors-bords les victimes de piqûres de serpents venimeux, morsures de tigres ou panthères et maladies ou accidents divers. Un groupe d’intervention en cas de désastre est toujours en alerte. En plus de tout cela, SHIS a créé un réseau de formation de plusieurs dizaines d’ONG privées travaillant dans les deux Districts autour de Bangor. On comprendra qu’en face d’un tel nombre de projets, il me soit impossible de les détailler plus et de les quantifier. Il me faudrait étudier de nombreux rapports annuels et je n’en trouverai pas le temps.

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