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13/01/2013

Réflexions après le viol d ’une jeune fille

Extrait de la dernbière chronique de Gaston

A Delhi, une jeune fille de 23 ans a été horriblement mutilée après avoir été violée en compagnie de son ami. Ils ont été kidnappés dans un bus par sept hommes qui avaient simplement décidé de façon délibérée de s’éclater. Pour mettre le comble a l’horreur, durant près d’une heure, le bus, rideaux fermés, a tourné dans les grandes avenues de Dehli sans aucune entrave policière malgré les supposés barrages de vérification. La fille en particulier a été horriblement torturée avec une barre de fer… Le scandale a été immense et les foules sont descendues dans la rue. Par dizaines de milliers, des jeunes surtout, ont montré leur rage devant la recrudescence des viols et autres attaques contre les femmes, voir fillettes…Malheureusement, l’opposition y a vu son miel et s’est jetée dans la bagarre pour faire tomber le gouvernement... assez inepte il faut le dire. La police, qui avait été la plus bonasse possible au début, s’est vue attaquée par les éléments des bas-fonds et les ruffians qui ne rêvent que bagarres. Elle a utilisé la force brute pour se dégager et tout à tourné en bataille rangée avec morts des deux côtés, y compris des étudiants qui avaient si justement protesté. La jeune, torturée façon ignoble, est restée 12 jours entre la vie et la mort, les intestins pratiquement complètement gangrenés…Elle est morte aujourd’hui, ce 31 décembre. Son ami est hors de danger.

Et la protestation est devenue tsunami. La démocratie est certainement en danger et le gouvernement vacille…

Il promet de changer les lois et de les rendre draconiennes. Personne n’y croit. Toujours des paroles, jamais d’actes. La foule veut maintenant la peine de mort. Mais si elle est appliquée, sur les 63.000 viols par an, cela ferait une moyenne de…60 pendaisons par jour. Alors que l’avant dernière a eu lieu en 1998 et la dernière il y a un mois, pour le terroriste pakistanais qui avait contribué à massacrer 267 personnes à Mumbay, dont un bon nombre d’occidentaux. Chacun a ses propres propositions : mutilation par castration, stérilisation chimique, lynchage immédiat etc. Ce que personne ne veut voir, c ‘est que l’augmentation des viols à Delhi est de 287 % en deux ans. Au Bengale, certes, c’est moindre, le pourcentage augmente. C’est donc qu’il y a une cause à chercher quelque part. Il ne faut pas aller bien loin quand on voit l’infâme recrudescence des films de tortures et de viol à la TV, au cinéma, et la pornographie soudain d’accès facile pour les700 million d’indiens possédant des portables et les 80 millions qui ont l’Internet. Pensez à la lente montée en Europe de la TV des années 40, en couleurs des années 50, des programmes satellites des années 70, de l’Internet des années 90 et des portables des années 2000, avec une pornographie progressivement montante depuis 1965 environ. Et en Inde, tout est arrivé en moins de dix ans, et le pire en moins de 5 ans. De quoi déboussoler plus d’un pervers, et de rendre pervers plus d’un normal. Mais personne ne veut toucher à ces médias. Pas plus qu’aux dégâts de l’alcoolisme qui permet 90 fois sur cent de passer à l’action en diminuant les inhibitions. Mais c’est comme le droit de posséder des armes à feu aux Etats-Unis, la bouteille et sacrée ! Le slogan mille fois répétés ces jours-ci « Plus jamais de viols » ne signifie strictement rien lorsque la police ignore superbement le million deux cent milles gamines disparues et retrouvées dans des bordels en Inde et partout où le tourisme est facile ! La société est déboussolée, et ce ne sont pas les O, 4 pour dix- mille viols à Delhi qui font problèmes, mais bien les 5,8 pour mille à Los Angeles, 4 pour mille à Londres et…je ne sais combien ailleurs. A Kolkata, on s’affole pour encore bien moins. Et avec bien des raisons. Un seul viol est encore un de trop. Comment changer la moralité, galopant fébrilement vers le bas de la route conduisant aux décadences perses et romaines…voire contemporaines ! Partout où la femme n’est pas respectée comme l’égale de l’homme et la source de l’avenir de toute la population, la civilisation est en danger de mort. Et nous tous avec. Honte sur nous qui acceptons sans broncher cette dégradation féminine au profit de discutaille sur d’autres droits tout à fait mineurs. A l’église, on parle de réformes liturgiques ou de femmes-prêtres ! Alors que le monde brûle ! Et dans le civil, nous ne pensons que chasser les Roms qui nous dérangent ou de garder le droit de chasser le garenne ! Alors que ce sont les droits des individus et de la société qui sont en danger ! Un jour, et il arrivera rapidement, nous devrons payer tout cela ! Et surgira alors ce que les prophètes hébreux ont toujours annoncé : « Le Jour du Seigneur et de Sa Justice ! » La France en vit un avant-goût avec ses ultra-riches s’enfuyant en Suisse ou en Belgique ! Y aurions-nous crû il y a dix ans quand des pays se vautraient dans tous les conforts et la course à la surconsommation ? 

Révolte des élèves

Extrait de la dernière chronique de Gaston

 Il y a juste quinze jours, des étudiantes, ayant loupé leurs tests de passage pour se présenter aux examens de Fin d’Etude, décident de boycotter leurs professeurs, exigeant que leurs noms passent sur la liste de celles qui ont réussis. Les profs refusent. Les grilles se ferment, et durant 42 heures, 22 enseignants, homme et femmes, sont bloqués sans eau, sans nourriture, sans secours. Et 30 filles de 16 à 18 ans assurent la garde ! La police ne veut pas intervenir dans un campus. Le parti au pouvoir non plus. Alors les filles appellent les petits amis (et même, le comble, certains de leurs parents !) qui commencent à lancer des briques, menaçant d’entrer et de battre la principale. Une jeune prof tombe malade. Une autre maîtresse veut lui porter secours, mais les truands interviennent : « Tu la touche et on te casse les pattes ! » L’opposition politique arrive avec les chaînes de TV. Les grilles sont ouvertes, certains enseignants battus. Et la principale, acculée, accepte finalement de laisser passer les filles qui ont ratés le test. Elle peut partir, mais avec interdiction de revenir dans cette institution où elle enseigne depuis 30 ans.

Entre temps, d’autres écoles sont entrées dans la danse. Le Conseil des Hautes études secondaires intervient dans l’une d’elle : « Il faut fermer les yeux sur les tests et laissé passer tout le monde » Une idée du gouvernement au pouvoir. Elections communales prochaines obligent. Alors c’est la curée. Des dizaines d’écoles entrent dans la bagarre, les uns pour, les autres contre. L’opposition utilise les gros bâtons. La police ses canons à eau, et, bientôt, ses fusils. Il y a des morts. C’est la panique. Qui va avoir raison ? La peur s’empare des enseignants : « Si on ne peut plus présenter les étudiants qui le méritent mais n’importe qui, les examens ne servent à rien. Et si on continue d’appliquer la loi, on va se faire tabasser. Si pas plus… » Les élèves sont tout aussi effarouchés. S’ils suivent tel parti, l’autre les cognera. Silence du gouvernement qui tient à ses votes. Enfin une lueur du côté du judiciaire : « Un juge affirme : « Un test raté signifie que l’élève ne peut plus se produire aux examens cette année. La loi est claire, elle doit être appliquée » Mais qui va l’appliquer ?

Alors se produit l’impensable : dans une grande école, les familles du voisinage décident d’elles-mêmes de faire la loi du plus fort à leur façon : « Nous interdisons tout élément étranger de venir a 20 mètres du portail de ‘notre’ école : ni parti politique, ni police, ni étudiant des syndicats ni personne. Seulement nos enfants et les professeurs dont nous assurons la sécurité » Armés comme pour la guerre, ils ressemblent à un gang de maffiosis. Mais ils ont la morale pour eux. Et peu à peu, les autres écoles, même dans les villages constituent le même type de comité. « Non aux pressions d’étudiants paresseux ou indignes ! » Il y a bien quelques bagarres ici et là, mais dans l’ensemble, après quinze jours de chaos, tout rentre dans l’ordre. Excepté pour la première centaine de gars et de filles (tous moins de 18 ans) qui ont tout démarré et qui seront punis. Il faut rajouter qu’en Inde, traditionnellement, les enseignants sont considérés comme des ‘gourous’. Traversez un village, voyez une femme qui va à son travail et un jeune de 25 ans lui toucher les pieds. C’est une enseignante ! Observez un vieillard assis sur un banc et vers lequel de nombreux jeunes et moins jeunes vont toucher les pieds, c’est un instituteur ! D’où l’outrage général résumée par un maître d’école : « Avoir enseigné cette filles pendant douze ans, et l’entendre m’injurier et me menacer, c’est la plus grande humiliation de ma vie ! » 

Réflexion sur l évolution de la société

Extrait de la dernière chronique de Gaston

Ces deux événements (viol de la jeune fille et révolte des élèves), qui de toutes façons ne sont pas limiter à Delhi ou au Bengale, ont frappés l’opinion publique qui enfin –enfin ! – se rend compte de l’influence néfaste de la globalisation par TV-Internet-cinéma débridé interposés (1600 films par an en Inde !). Oh, je sais, je suis un vieil homme qui traditionnellement représente ceux qui sont contre les nouveautés. Mais je ne le suis pas. Plus important, je suis un ‘père de famille nombreuse’ qui voit chaque jour les dégâts réels ou possibles, doublé d’un travailleur social en contact permanent avec quelques dizaines d'associations s’occupant de tous les cas sociaux possibles et imaginables.

Et bien, je l’avoue, nous sommes nous-mêmes fort démunis devant ces phénomènes de société qui rabaissent si rapidement le niveau de la culture qu’on se demande si elle sert encore à quelque chose, après cinq mille ans de réussite, puisque notre pays est la seule civilisation qui ait survécut presque intacte. La Chine elle-même s’est effondrée en tant que culture propre. En plus de tous mes amis d’ici, j’ai l’avantage important d’avoir vu de près il y a…50 ans, les premiers ravages de la société de consommation, et d’être en lien avec d’autres amis qui essayent aujourd’hui encore d’y porter remède en Europe ou, en moindre proportion, en Amérique. Il n’y a certes pas le feu, mais il est certain qu’il couve pas mal sous la cendre en certains pays. Les volcans assoupis sont des merveilles de la nature, mais lorsqu’ils se réveillent, cela fait mal. Il nous faut nous y attendre, mais sans s’affoler. Je reste optimisme dans la mesure où des millions de gens sont conscients des dangers, et d’autres millions essayent de mettre leur pierre au barrage qui pourrait enrayer le fléau attendu. Barrage moral, comme d’ailleurs la pierre, ce qui n’en diminue en rien l’efficacité.