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13/01/2013

Quelques manifestations pour les 40 ans de Gaston en Inde

Extrait de la dernière chronique de Gaston

40 ans_trophé remis par sandrudim.jpg

 

Un jour, UBA, l’organisation de Kamruddin des « Frères Unis » et de sa femme les « Sœurs unies » m’invitèrent une journée pour m’offrir un splendide trophée à l’occasion de mes 40 ans en Inde. L’exagération étant le propre des indiens (donc, on sait de qui je tiens quand on m’accuse de grossir les faits !) on m’attribua littéralement la paternité de l’accroissement du niveau de vie dans tout le Bengale, et la multitude des filles présentes, la plupart musulmanes, prirent le relais pour dire combien leurs parents des slums leur avait parlé du temps où je soignais et guérissais à tour de bras à Pilkhana ! Il faut parfois savoir être tolérant sur les louanges pour mieux supporter les médisances qui ne manquent jamais d’arriver au moment où on s’y attend le moins…Le trophée est impressionnant, mais je leur en ai reproché le coût probablement aussi fabuleux, alors que cela m’est quand-même parfaitement inutile! Qu’en sera-t-il lorsque j’aurais 50 ans d’Inde ? En attendant, tous ces cadeaux sont cachés par Gopa dans une armoire, suivant en cela la tradition de Sukeshi et réapparaîtront sous forme d’exposition-souvenir après mon décès !!! Touchantes mais belles futilités quand-même !

40 ans remises machines à coudre.jpg

ABC m’a aussi invité pour sa « Journée de Fondation » J’ai été comme toujours touché par le sérieux de leur organisation. Tout y est impeccable, les bâtiments, le travail, les enfants, le personnel, et la réception comme les fêtes. Je suis toujours ému au tréfonds de moi-même de voir ces centaines d’IMC me sauter au cou et manifester leur joie de revoir leur « Dadou-grand-père » L’amitié ne m’a jamais fait défaut, mais avec eux, à cause de leur joie, de leur nombre et de leurs grands handicaps, tout déborde et c’est comme une vague d’émotion qui m’envahit. Les plus grandes filles ou gars datent de Bélari, donc parfois de plus de 15 ans en arrière, ce qui refait défiler le passé. ABC est toujours plein de projets originaux et neufs et se renouvelle toujours. La jeune femme de Papou vient de lancer une organisation appelée « Guérison » pour la prévention du Sida. Quelle bénédiction que cette ONG ABC!

 

La vie à l’ICOD

Extrait de la dernière chronique de Gaston

 

Notre cher frère aîné Sorit est retourné à Bélari après presque cinq mois chez nous. Pas encore guéri, mais presque prêt à se tenir debout. Il a retrouvé son sourire sous la grande véranda où il peut de son lit apprécié le soleil hivernal.

 Car il fait maintenant très froid pour nous : 18 degrés de jour et 8  la nuit. Un record depuis 33 ans. Et toujours entre 80 et 90 d’humidité. Pour vous ce n’est rien, mais imaginez que ces températures soient aussi bien intérieures qu’extérieures car le chauffage des chambres n’existe pas. Et Je parie que vous garderez vos moufles et vos parkas ! Cette vague de froid (en dessous de zéro du côté de Delhi) et 3 ou quatre degrés dans le Haut Bengale a déjà fait pas mal de morts. Et janvier est chaque année le mois le plus froid. Cela promet. Pour l’instant, je reste en très grande forme…mais, ne vendons pas la peau de l’ours...

Ce samedi, nous avons organisés nos élections pour le renouvellement du Comité directeur d’ICOD. Pas grand chose de changé, Gopa restant Secrétaire à l’unanimité. J’ai offert ma démission de membre, mais cela n’a même pas été discuté. Il est vrai que, puisque le Père Laborde est encore actif à 86 ans et trotte partout, il m’est difficile d’alléguer de mon âge. En fait, ils ont besoin d’un bouclier, et je suis la peau de buffle idéale. Surtout quand il s’agit des rapports avec les partis politiques qui veulent toujours avoir une patte (et avec quelles griffes !) dans toute organisation, ou des ouvriers qui ont quelque peine à digérer que nos priorités vont vers les pensionnaires et les gens en détresse et pas eux et leur village. On fera avec eux une réunion le 3 janvier et cela promet de belles joutes oratoires ! Il faut dire aussi que personne n’accepte vraiment qu’une femme soit la responsable principale (en fait il y en a deux, puisqu’il y a aussi notre présidente, bien qu’elle se tienne plutôt coite !) Ainsi, tout repose sur Gopa et il me faut l’épauler. Mais certains promettent qu’on lui fera la peau après mon départ. C’est comme ça qu’ils avaient ‘eu’ Sukeshi. Il suffit qu’une femme fasse un reproche à un homme…et on le lui reprochera à vie. Mais pour moi, ça passe. Et janvier promet quelques décisions difficiles concernant plusieurs pensionnaires qui maintenant on vu un certain équilibre s’établir dans leurs familles (par exemple une orpheline qui tout d’un coup réalise que sa veuve de mère qui l’avait abandonnée s’est remariée et veut la reprendre…) On en reparlera, mais c’est bien douloureux pour nous… 

Réflexions après le viol d ’une jeune fille

Extrait de la dernbière chronique de Gaston

A Delhi, une jeune fille de 23 ans a été horriblement mutilée après avoir été violée en compagnie de son ami. Ils ont été kidnappés dans un bus par sept hommes qui avaient simplement décidé de façon délibérée de s’éclater. Pour mettre le comble a l’horreur, durant près d’une heure, le bus, rideaux fermés, a tourné dans les grandes avenues de Dehli sans aucune entrave policière malgré les supposés barrages de vérification. La fille en particulier a été horriblement torturée avec une barre de fer… Le scandale a été immense et les foules sont descendues dans la rue. Par dizaines de milliers, des jeunes surtout, ont montré leur rage devant la recrudescence des viols et autres attaques contre les femmes, voir fillettes…Malheureusement, l’opposition y a vu son miel et s’est jetée dans la bagarre pour faire tomber le gouvernement... assez inepte il faut le dire. La police, qui avait été la plus bonasse possible au début, s’est vue attaquée par les éléments des bas-fonds et les ruffians qui ne rêvent que bagarres. Elle a utilisé la force brute pour se dégager et tout à tourné en bataille rangée avec morts des deux côtés, y compris des étudiants qui avaient si justement protesté. La jeune, torturée façon ignoble, est restée 12 jours entre la vie et la mort, les intestins pratiquement complètement gangrenés…Elle est morte aujourd’hui, ce 31 décembre. Son ami est hors de danger.

Et la protestation est devenue tsunami. La démocratie est certainement en danger et le gouvernement vacille…

Il promet de changer les lois et de les rendre draconiennes. Personne n’y croit. Toujours des paroles, jamais d’actes. La foule veut maintenant la peine de mort. Mais si elle est appliquée, sur les 63.000 viols par an, cela ferait une moyenne de…60 pendaisons par jour. Alors que l’avant dernière a eu lieu en 1998 et la dernière il y a un mois, pour le terroriste pakistanais qui avait contribué à massacrer 267 personnes à Mumbay, dont un bon nombre d’occidentaux. Chacun a ses propres propositions : mutilation par castration, stérilisation chimique, lynchage immédiat etc. Ce que personne ne veut voir, c ‘est que l’augmentation des viols à Delhi est de 287 % en deux ans. Au Bengale, certes, c’est moindre, le pourcentage augmente. C’est donc qu’il y a une cause à chercher quelque part. Il ne faut pas aller bien loin quand on voit l’infâme recrudescence des films de tortures et de viol à la TV, au cinéma, et la pornographie soudain d’accès facile pour les700 million d’indiens possédant des portables et les 80 millions qui ont l’Internet. Pensez à la lente montée en Europe de la TV des années 40, en couleurs des années 50, des programmes satellites des années 70, de l’Internet des années 90 et des portables des années 2000, avec une pornographie progressivement montante depuis 1965 environ. Et en Inde, tout est arrivé en moins de dix ans, et le pire en moins de 5 ans. De quoi déboussoler plus d’un pervers, et de rendre pervers plus d’un normal. Mais personne ne veut toucher à ces médias. Pas plus qu’aux dégâts de l’alcoolisme qui permet 90 fois sur cent de passer à l’action en diminuant les inhibitions. Mais c’est comme le droit de posséder des armes à feu aux Etats-Unis, la bouteille et sacrée ! Le slogan mille fois répétés ces jours-ci « Plus jamais de viols » ne signifie strictement rien lorsque la police ignore superbement le million deux cent milles gamines disparues et retrouvées dans des bordels en Inde et partout où le tourisme est facile ! La société est déboussolée, et ce ne sont pas les O, 4 pour dix- mille viols à Delhi qui font problèmes, mais bien les 5,8 pour mille à Los Angeles, 4 pour mille à Londres et…je ne sais combien ailleurs. A Kolkata, on s’affole pour encore bien moins. Et avec bien des raisons. Un seul viol est encore un de trop. Comment changer la moralité, galopant fébrilement vers le bas de la route conduisant aux décadences perses et romaines…voire contemporaines ! Partout où la femme n’est pas respectée comme l’égale de l’homme et la source de l’avenir de toute la population, la civilisation est en danger de mort. Et nous tous avec. Honte sur nous qui acceptons sans broncher cette dégradation féminine au profit de discutaille sur d’autres droits tout à fait mineurs. A l’église, on parle de réformes liturgiques ou de femmes-prêtres ! Alors que le monde brûle ! Et dans le civil, nous ne pensons que chasser les Roms qui nous dérangent ou de garder le droit de chasser le garenne ! Alors que ce sont les droits des individus et de la société qui sont en danger ! Un jour, et il arrivera rapidement, nous devrons payer tout cela ! Et surgira alors ce que les prophètes hébreux ont toujours annoncé : « Le Jour du Seigneur et de Sa Justice ! » La France en vit un avant-goût avec ses ultra-riches s’enfuyant en Suisse ou en Belgique ! Y aurions-nous crû il y a dix ans quand des pays se vautraient dans tous les conforts et la course à la surconsommation ?