Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/06/2012

Projet de collaboration avec "Hope-Esperance

« Hope-Espérance » est une ONG fondée il y a 13 ans à Kolkata par une irlandaise. Plusieurs pays européens (à Dublin, en Hollande, en Allemagne, voire au Groenland…) avaient aussi créé leurs propres Fondations.

Actuellement, Gita, la directrice, une irrésistible et dynamique bengali dans la quarantaine ultra qualifiée, nous avait rencontré brièvement lors de l’inauguration de notre sous-centre « Nouvelle Jeunesse » Elle est ensuite venue avec quatre membres de son comite à ICOD début mai où ils y sont tous tombés amoureux.

Amour pour amour, nous sommes allés leur rendre leur visite à plusieurs. Gopa, Mampi sa fille et Binoy son beau-fils spécialement tombèrent également amoureux de l’extraordinaire réseau de maisons, foyers et hôpitaux ultra-luxueux à travers Kolkata. Leur but principal est de réhabiliter les jeunes de la rue souffrant des séquelles de drogues, trafiques divers, pédophilie, prostitution, alcoolisme, violences conjugales, tabagisme des enfants, délinquances variées, absence de scolarité de tous ceux et celles qui sont ‘à risque’. Des dizaines de milliers de jeunes en profitent. Dans leurs foyers (des buildings de six étages !) chaque groupe a son étage, avec quatre à six petites chambrettes avec lits superposés pour six ou huit personnes. Délicatement décoré avec un goût sûr, cela apparait comme des petits paradis. Parmi leurs 550 travailleurs (sic), les responsables de chaque groupe, hautement qualifiés et apparemment réellement motivés, nous expliquent l’histoire de chacun/e. Ce qu’on retrouve à ICOD d’ailleurs.

Dans tous les coins, mini-centres d’apprentissage, de rééducation, jeux, ordinateurs, TV, bref, tout ce qui faut pour que tout ce petit monde des rues puisse retrouver goût à la vie. La seule chose qui semble leur manquer, c’est l’espace que nous avons à revendre à ICOD. Et la verdure, le contact avec la nature. C’est ce que à chaque groupe, Gita ne cessait de répéter : « Vous verrez, on ira en pique-nique à ICOD parce qu’ils ont tout ! » Quant au grand hôpital, tout est payant pour les riches, car il est en plein quartier huppé, mais ils n’accueillent dans leurs 30 lits de chirurgie que les gens déshérités trouvés dans la rue ou envoyés par les ONG. Notre long échange avec les chirurgiens nous a convaincu qu’ils pensaient la même chose que nous des hôpitaux gouvernementaux (« une honte ! ») et des cliniques privées qui champignonnent de partout (« Un scandale et des voleurs ! »

 

Gita et son Comité nous ont demandé ce qu’on en pensait « A part le luxe qui souvent vient de l’exigence des donateurs, vos foyers ruissellent d’amour et on sent sur le visage de chaque jeune la joie de vivre dans cet environnement qui les sécurise et prépare leur avenir, et dans les paroles de leurs responsables de groupes le dévouement visible. Nous ne pouvons que nous émerveiller de ce que nous avons vu aujourd’hui »

Réponse de la directrice Gita : « N’exagérons rien car nous avons trouvé la même chose chez vous » (Ce qui n’est pas exact car malheureusement nos responsables de groupes sont loin d’être à la hauteur, aucun/e n’ayant de formation particulière… Et de toute évidence, le chaume et le pisé font triste mine face au nec plus ultra de leurs Foyers somptueux.)

Bref, il en est immédiatement ressenti plusieurs choses importantes : « Nous voulons collaborer entre nous, car ce que vous faites en fait est de la prévention rurale. Au moins, tous ceux et celles dont vous vous occupez n’atterriront jamais dans les rues de Kolkata. Nous avons un budget de plus de un million de dollars grâce à de nombreux donateurs irlandais et d’ailleurs, et nous sommes prêts à vous aider pour des petits projets Tout d’abord, nous vous demandons d’accepter de prendre deux ou trois orphelines qui seraient mieux chez vous qu’ici. Ensuite, nous demandons à votre Binoy qui parait administrativement si bien qualifie de nous soumettre tous vos papiers pour acquérir la licence du gouvernement. Nous l’obtiendrons facilement pour vous. (Noet de Gaston : « Ouf !, enfin !) Nous prenons toutes vos broderies et saris brodés pour les vendre à nos ventes. Nous prenons en charge vos filles qui ont termines leur scolarité pour qu’elles continuent au collège. Nous vous proposerons un ou deux donateurs selon vos voeux. Nous aimerions beaucoup que la fille de Gopa, Mampi, travaille dans notre hôpital puisqu’elle est hautement qualifiée comme « Administration d’hôpital » Comme nous n’avons aucun salaire en dessous de 4000 roupies et que les qualifiés reçoivent 15.000 roupies au minimum, si c’est nécessaire, nous augmenterons les salaires de vos travailleurs. Enfin, nous organiserons des échanges et des pique-niques régulièrement car il nous semble important que Kolkata connaisse ce que vous faites. Vous nous avez tous inspirés, merci, et nous vous demandons d’accepter que nos liens se fassent par Gopa, car je n’ai jamais entendu qu’une femme rurale non-qualifiée puisse lancer avec succès une telle organisation… »

Et ce furent les embrassades de ces dames. Moi, comme toujours, je me retranche derrière les bénédictions qui déversent comme un écran d’encens sur tout le monde et m’évite de m’engager plus sur les détails ! Qui dira que Dieu n’est pas nécessaire ? Pour les hypocrites comme moi tout au moins !

Problèmes de laïcité en Inde

Nous venons de fêter ce mois les soixante ans du Parlement indien. Comme l’a souligné un ministre, c’est le seul parlement démocratique du monde qui, depuis les indépendances coloniales, n’a jamais connu de coup d’état militaire ou de révolution. Une pierre blanche qui méritait d’être signalée. Mais il reste pas mal de ‘hic’. Par exemple, l’article 370 de notre Constitution stipule que l’Etat, étant fondamentalement séculier, doit protéger toutes les religion de façon égales et de ne dispenser des privilèges à aucune religion en particulier. De plus, il doit accorder la plus grande liberté à chacune d’entre elles pour la pratiquer, la propager sans violence et la préserver. Cependant, les politiciens ont parfois leur façon de détourner cet article. La Cour Suprême vient d’interdire le financement par le gouvernement du pèlerinage musulman du Hajj. Depuis quelques décennies en effet, pour éviter des frictions, les 700.000 pèlerins annuels indiens avaient le billet d’avion jusqu’à Djeddah gratuit et quelques autres privilèges, ce qui faisait hurler – et avec raison – l’extrême-droite, mettant les musulmans eux-mêmes mal a l’aise car de toute façon, seuls les riches pouvaient se payer ce long séjour à la Mecque. Les leaders musulmans ont ainsi applaudit cette décision. Qui arrive en même temps que l’octroi par notre populiste Mamata d’un salaire mensuel à tous les 30.000 imams (et autant de muezzins) des 28 millions de musulmans du Bengale pour obtenir leurs votes lors du renouvellement des communes et mairies. Les prêtres hindouistes, eux aussi pour la plupart extrêmement pauvres et souvent méprisés pour leur rapacité, ont immédiatement réclamés le même droit. On voit mal cependant les prêtres et pasteurs chrétiens, en général largement privilégiés, se réclamer du même droit. Si notre Ministre en chef se lance dans ce petit jeu classique anticonstitutionnel, c’est elle qui y perdra. Et la dignité des religions.

Un platiniste Dauphin

Parlant de pêche, on nous a amené un jeune dauphin (d’environ un mètre cinquante (les adultes atteignent le double) qui venait de mourir dans le filet d’un pêcheur de notre Damodar à 2 km d’ici. Jamais on n’avait vu par ici un de ces magnifiques et attachants mammifères marins. A mon immense étonnement, ce spécimen appartient à l’espèce la plus rare et pratiquement en voie totale de disparition.

Dauphin platiniste.jpg

Car ce n’est pas un dauphin commun, mais bien un plataniste ou dauphin du Gange. Comme il vit dans les eaux boueuses du delta, il s’est adapté. Son mini-oeil – qu’on ne voit pas sur la photo- ne lui sert pratiquement de rien, de même que sa nageoire dorsale réduite à un moignon. Par contre ses larges nageoires latérales lui servent a fouiller la vase et son rostre aplati justifiant son nom possède une trentaine de dents lui permettant de croquer crustacés ou poisson-chats qu’il trouve au fin fonds de la boue. L’ouverture latérale sur le front qui semble si large sur la photo est son évent qui lui essentiel pour respirer et rejeter l’eau entré dans sa bouche. On me pardonnera cette longue description, mais c’est la première fois que je me trouve devant une espèce animale qui n’existera plus dans moins de dix ans ! Comment a-t-il pu échapper au barrage de centaine de grands filets qui barrent notre rivière sur 25 km avant de rejoindre un canal qui la relie à la grande rivière Mundeshwari où effectivement on voit assez facilement des dauphins, mais jamais plus de cette espèce ? Et d’où vient-il réellement ? Probablement des Sundarbans où se trouve la dernière troupe importante du bassin gangétique. Un réel événement zoologique.