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20/05/2016

UN NOUVEAU PROJET DE A.B.C. ASHA BHAVAN CENTRE SOUTENU PAR L’AVTM

 Titre du projet:

Programme spécial d'intervention thérapeutique et éducative pour les enfants handicapés par le biais du Centre de réadaptation communautaire (CRC).

Bénéficiaire cible:

Personnes handicapées

Concerne trois  centres de réadaptation communautaires au Bengale occidental, en Inde : Khidirpur (Champur), Khalor (Bagnan) et Amoragori (Amta-II).

But du projet:

Renforcer la capacité des enfants handicapés au sein de la communauté à vivre une vie de qualité avec dignité et respect de soi et d'assurer leurs droits de l'homme.

Objectifs spécifiques du projet:

  • Renforcer la capacité des enfants en leur fournissant des services de réadaptation (thérapie).
  • Fournir parallèlement une formation pour renforcer l’aptitude des familles à prendre soin de leurs enfants au sein de la communauté.
  • Garantir les droits des personnes handicapées

Nombre de bénéficiaires :

Activité

Nb de bénéficiaires directs.

Nb de bénéficiaires  indirects

Programme spécial d'intervention thérapeutique et éducative

120 enfants handicapés

120 familles

Programmes de sensibilisation communautaire

720 personnes

Population de 12 villages

Nombre de visites à domicile

500 familles

 

Programme de formation des parents

210 personnes

210 familles ayant une personne handicapée

Réunion avec les parents

180 personnes

180 familles ayant une personne handicapée

TOTAL

1730

 

 

Justification du projet :


Selon recensement de l'Inde en 2001, 2,1% de la population totale possède  un handicap. Mais certains organismes fiables, comme la Banque mondiale, l'UNESCO, l'OMS estiment qu'il y a environ 6% à 8% de la population totale avec un handicap. Il y a très peu de centres de réadaptation pour les personnes handicapées et la plupart de ceux-ci sont situés dans les villes. En raison de l'éloignement, les personnes handicapées en zones rurales n’y ont pas accès et elles sont négligées par leur famille, ainsi que par  la société.

Asha Bhavan Centre essaye d'atteindre ces populations par le biais des programmes du Centre de réadaptation communautaire.

Les personnes handicapées sont souvent marginalisées et exclues de la communauté dans laquelle ils vivent. Cela est dû à l'ignorance et au manque de sensibilisation au sein de la communauté de tout ce qui concerne le handicap.

En Inde, A.B.C. a joué un rôle de pionnier dans la mise ne place de tels programmes pour les personnes handicapées dans la communauté rurale et semi-urbaine. Au cours des quinze dernières années Asha Bhavan Centre a cherché à répondre à la demande croissante de services pour les enfants et les adultes ayant un handicap qu’il s’agisse d’handicap locomoteur, d’arriération mentale, de paralysie cérébrale, d'autisme, de déficience auditive etc.

Les programmes de A.B.C. se concentrent  sur le handicap, mais intègrent aussi des aspects de développement communautaire comme travailler avec les familles pour améliorer les soins de santé, l'éducation et les droits de l'homme.

Le personnel professionnel possède une vaste expérience, couronnée de succès, de ce type de travail acquis grâce aux programmes de sensibilisation et de formation. Les interventions sont effectuées par une équipe multidisciplinaire de professionnels, à savoir, physiothérapeutes, travailleurs sociaux, et éducateurs spécialisés qui conçoivent des activités structurées pour améliorer les capacités dans tous les domaines du développement.

Ce plan ne peut pas réussir, sans le soutien actif de la famille, en particulier du principal fournisseur de soins (mère, grand-mère, père, etc.). Les parents doivent apprendre à tenir et à parler à l'enfant.

 

Plan de travail du projet


 Asha Bhavan Centre a évalué les  besoins dans les zones :  Khidirpur, Champur, ; Khalor, Bagnan, et. Amoragori, Amta- II du district de Howrah.

Des enfants handicapés, de 18 mois à 14 ans ont été identifiés.

 

Le programme se décline en plusieurs volets :

 

  • Fournir un programme d'intervention thérapeutique physiothérapie : ergothérapie, thérapie multi sensorielle et thérapie de la parole de base pour les enfants handicapés en utilisant différents matériaux comme balle, poulie, planche d'équilibre, culbuteur, ceci à fin de renforcer l'exercice physique
  • Améliorer les compétences cognitives et sociales par l'éducation spéciale des enfants handicapés: un éducateur spécial mènera une session pour le développement cognitif des enfants en fonction des besoins individuels des enfants.
  • Information-Formation des parents : les enfants handicapés inscrits dans le centre de réadaptation communautaire passent la plupart de leur temps avec leurs parents dans leur maison. Ainsi, les parents sont les meilleurs aidants pour gérer leurs enfants. Considérant ces aspects, le programme Parents formation sera organisé pour former les parents à répondre aux besoins de réhabilitation de leurs enfants.
  • Visite communautaire: le responsable du programme visitera la communauté pourra interagir avec diverses personnes de la communauté afin de les sensibiliser en ce qui concerne le handicap
  • Célébration de la Journée internationale des personnes handicapées (3 décembre): A cette occasion seront organisés rallye, sports, événements culturels et diverses activités  avec les enfants handicapés et les membres de leurs familles.

 

Programme de formation pour les professeurs du programme d’éducation complémentaire dans le cadre du programme CRC (Centre de réadaptation communautaire) :

 avtm_1.jpg

Le 11 mai Asha Bhavan Centre a organisé une journée de formation des enseignants pour le programme d'éducation complémentaire pour handicapés à Rajibpur (Shyampur-II).

Les participants ont appris les connaissances à donner à un enfant handicapé et acquis les compétences nécessaires pour permettre leur développement. Dans le programme de formation, il a également été décidé qu’une enquête serait menée dans 31 villages pour  détecter les personnes invalides  et de mettre en place les actions pour faciliter leur réinsertion dans la société.


 Un exemple d’enfant handicapé pris en charge :

 

 avtm_2.jpg

 

Sayan Mondal, un mignon garçon de 8 ans, vivait avec ses parents.

Il est affecté de paralysie cérébrale avec un handicap de 90 % depuis la naissance. Il ne peut pas parler correctement. et a aussi des problèmes de vision et d'audition. Il y a un an, il a eu des convulsions.

Depuis la détection de cette maladie, il est devenu mentalement et physiquement de plus en plus faible et sa capacité de mémorisation a diminué soudainement.

Il appartient à une famille économiquement éprouvée. Son père travaille dans un taxi garage seulement 13 jours par mois. En raison de ses  convulsions son père doit engager beaucoup d'argent pour acheter des médicaments. Avec de petits revenus, il est vraiment difficile de tout gérer.

Pour son développement il a besoin de physiothérapie, d’orthophonie, d'éducation spéciale en un traitement continu.

Ainsi, sans le soutien d’ABC son amélioration ne pourra se poursuivre.

 

 

03/05/2016

L'ICOD en avril 2016

Nous venons de recevoir la dernière chronique de Gaston.

Dans cette assez longue narration, Gaston évoque en particulier la vague de chaleur qui s’est abattue sur une grande partie de l’Inde et qui parfois s’accompagne de la sécheresse (ce qui n’est pas le cas au Bengale).

Il décrit le sort d’un certain nombre d’handicapées physiques qui après de longues années de soins ont pu quitter l’ICOD. « Certaines sont rentrées dans leurs familles, d'autres ont ouverts des petites échoppes de couture, certaines, même orphelines ont pu faire des études supérieures comme Mumtaj maintenant à l'université ou comme Dalhia en deuxième année de collège (mais toutes deux toujours suivie par ICOD).”

Ce n’est pas le cas de toutes. “Certaines enfin, orphelines et trop lourdement invalides et désavantagées, sont restées à ICOD, formant dans notre école de tailleurs les grandes filles des villages.

C’est une période d’élection en Inde, et Gaston décrit les divers partis en lice et les alliances entre les uns et les autres ; il en résulte un choix bien difficile ; le résultat sera connu à la mi-mai.

Vous trouverez ci-après l’intégralité de trois sujets exposés dans la chronique de Gaston :

Tout d’abord une histoire d’amour et de dévouement,

Ensuite le récit d’une erreur judiciaire qui se termine bien que Gaston raconte avec verve et un certain humour.

Et enfin une sortie pour 4.000 enfants dont des pensionnaires d’ICOD ont bénéficiés

 

Nous vous souhaitons une bonne lecture  de ces récits ; et n’oubliez pas de soutenir par un don l’action de l’AVTM pour que des sourires illuminent toujours les visages des pensionnaires des diverses ONG que nous soutenons.

Une histoire d'amour

On se demande souvent comment pratiquer le seul commandement qu'on trouve dans l'Evangile: "Aimez-vous comme je vous ai aimé" Pas facile vraiment, car Christ nous a aimé jusqu'à en mourir...Une de nos fillettes de 14 ans, Soma, orpheline, simple d'esprit, ne parlant jamais,  mais fort douce, a attrapé la varicelle après qu'une autre l'ait eue. Fort banal ici. Pour éviter la contamination (car on peut en trois jours avoir 40 jeunes atteints, j'ai exigé l'isolation et la quarantaine. Elle ne pouvait rester seule, ayant trop peur des 'esprits'. On a demandé aux responsables une  volontaire  pour rester avec elle. Sous des prétextes divers, aucune n'a accepté. On ne savait trop que faire, Gopa et moi. Tout à coup, une petite voix s'est timidement élevée: "Moi je peux rester avec elle" C'était "Adimoni-ancestrale-prunelle-de-mes-yeux" ('Adi' signifiant "premier" pour les adibassis), notre aborigène Santali  de18 ans. "Mais tu sais que c'est très contagieux, sans conséquence pour les tous jeunes, mais parfois très graves pour les adultes. "Je sais, tu nous l'as souvent expliqué" Alors tu veux rester malgré le danger ? "Nistchoy-bien sûr". Et comme c'étaient les vacances scolaires, les deux se sont installées dans la chambre d'isolation. Personne n'y rentrait sauf moi deux fois par jour. Je me désinfectais pour ma part des pieds à la tête pour que je ne balade pas les virus en pique-nique à travers tout ICOD! La responsable des jeunes glissait sur une chaise les repas mais sans entrer.

Amour_1.jpg

La petite Soma... en est ressorti après 15 jours, sans trop de dégâts. Après plus d'un mois, Adimoni y est encore, car elle a été infectée  gravement. Le virus de la varicelle s'acharne sur les adultes parfois jusqu'à la défiguration à vie, d'autres fois jusqu'au décès par bronchopneumonie, surinfection staphylococcique, voire même encéphalite. Au quatrième jour, j'étais prêt à appeler un médecin. Ce qu'on ne fait jamais pour une varicelle. L'apparition des pustules a été fulgurante sur tout le corps. Les muqueuses de la  gorge, des narines et des oreilles ont été touchées, ce qui est très mauvais signe. Elle ne pouvait plus parler (ou du moins moi, je ne pouvais plus l'entendre!) Heureusement, le visage n'a été atteint que plus tard et ne semble avoir été que superficiellement envahi. Pour une jeune fille, c'est le souci capital. Elle en porte encore les stigmates après un mois, mais elles disparaitront sans laisser de traces, sauf sur certaines parties du corps. Elle a beaucoup souffert pendant la deuxième semaine, mais jamais, jamais elle n'a émis une seule plainte. Quand elle ne pouvait plus parler, j'ai pensé qu'elle m'en voulait parce que je l'avais laissée se dévouer. Mais ensuite, elle m'a expliqué: "Jamais je n'en t'ai voulu, c'est moi qui l'ai décidé" Elle aurait pu littéralement y laissé sa peau (cicatrices, qui parfois empêchent le mariage) ou sangloter, ou regretter, ou se fâcher contre Dieu, ou etc. Mais non. Elle a souvent dit: "Vous priez  le Grand Dieu (le Mahadev-Shiva de ses tribus, et pour moi le Père de Jésus) et tout ira bien" J'en avais parfois les larmes aux yeux. Un tel dévouement, pouvant provoquer un tel dénouement (cicatrices, déformations, voire mort) est le signe même qu'elle a compris intérieurement le commandement évangélique, sans même le connaître. Et cela, je puis vous l'assurer, est une leçon d'amour désintéressée pour moi aussi, prouvant "qu'il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour son prochain" comme le disait Jésus-Christ. 

Amour_2.jpg

Merci de ton témoignage de compassion et de bon cœur, petite Adimoni-ancestrale-prunelle-de-nos-yeux" .