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15/12/2014

Le Bengale devient politiquement un Vésuve.

Il n’y a plus de jours sans crimes, sans arrestations de convicts, sans découverte de fabriques de bombes. Et pas de simples cocktails Molotov. Ceux-là, on en trouve partout, même dans notre village. Il y a deux mois environ, deux hommes sont morts à 130 km d’ici en fabriquant des bombes avec mécanisme de retardement ou détonateur à distance. La police a alors découvert tout un matériel ultrasophistiqué. Comme c’étaient des musulmans (une fois n’est pas coutume), elle a voulu étouffer l’affaire, a détruit des preuves et des papiers, et fait éclater les bombes au bord d’une rivière. Il faut dire que, comme 30 % de l’électorat bengali est musulman, il forme l’épine dorsale de la stabilité future de notre chef de gouvernement. Innocents ou criminels, ils ne risquent plus rien de la police et toute affaire, même la plus louche, est étouffée. Mamata, les protège intégralement et de façon indiscriminée. Dire qu’elle faisait auparavant partie, comme ministre du parti d’extrême-droite antimusulman. Donc un nouveau communalisme, cette fois pro-musulman. Mais populiste comme elle est, seuls les votes comptes. Et apparemment guère la morale ! Oh, les politiciens !

 

Mais voilà justement que la police fédérale apprend que cela s’est passé près de la frontière du Bangladesh. Ses responsables arrivent, mais la police locale refuse de coopérer avec eux. Du coup ils démarrent une enquête seuls, et découvrent en quelques jours un véritable réseau de terroristes, dans trois des districts contigus (Je rappelle qu’un district a entre 3 et 7 millions d’habitants) et un autre proche de Kolkata. Des dizaines d’arrêts ont alors lieu dont les femmes des deux hommes morts durant la fabrication des bombes. L’affaire prend une telle dimension, que Mamata est obligée d’ordonner à sa police de coopérer et de remettre des documents saisis. Les détails montrent que ce réseau de terroristes infiltre des milliers d’individus, la plupart du Bangladesh et même du Myanmar (responsables du fameux terrorisme des Rohingya) avec liens serrés avec Al Qaida et même le (faux) Califat islamique de Syrie ! Le Bangladesh s’émeut et découvre son propre réseau affilié aux Jamaat-i-Islami (dont plusieurs responsables justement viennent d’être condamnés à mort pour leur rôle dans le génocide de leur Independance en 1971) et s’étend à plusieurs villes de l’Inde. Des jeunes filles sont endoctrinées par centaines dans les madrasas (écoles islamiques) du Bengale et mariées à des militants à qui elles apprennent la fabrication des bombes, des armements, des poisons et de la propagande d’ISIS. Nouvelles dénonciations, nouveaux morts, nouvelles découvertes. La cerise sur le gâteau vient d’être éventée : les terroristes préparent pour l’an prochain la création d’un district au Nord du Bangladesh (contigu de Jalpaiguri) qui deviendra un Califat islamique à l’instar de ceux de Syrie, du Nigéria (Bodo Haram) et du Yémen, qui s’étendra aux trois Districts du Bengale en train d’être quadrillé par la police fédérale. Le Grand Bangladesh va naître ainsi, en attendant que les Rohingya du Myanmar en fasse partie, et un district de l’Assam. Aux yeux des disciples de Bin Laden, le Pendjab indien et quelques districts voisins formeront le nouveau Califat, indien celui-là.

 

On voit l’ampleur du mouvement, et le danger que posent ces milliers de jeunes qui s’investissent dans l’horrible guerre de l’ISIS et se préparent à retourner dans leurs différents pays, tous avec le même but : créer de nouveaux Califats ou, si leur pays est en Occident, se contenter (?) d’importer leurs méthodes terroristes. De beaux jours en perspective pour tous, en sachant que 10.000 actes de terrorisme ont eu lieu depuis l’an dernier un peu partout faisant quelques 18.000 morts. La voix tracée par l’héritier politique de Bin Laden, l’émir Baghdadi se réalise peu à peu : « Que des volcans de la Jihad s’allument aux quatre coins du globe. » Nous n’avons pas encore vu les plus beaux feux d’artifices ! Et pour une fois, il y a égalité de chances entre l’Occident et les autres pays : personne ne sera épargné. Cette justice dans la peur et l’horreur, il est vrai, là aussi, n’est pas coutumière !

Et pour couronner le tout en cette dernière semaine du mois, voici que Mamata a l’audace – non, l’odieuse stupidité - d’affirmer en public : « Toute cette affaire est une invention du BJP de Delhi pour me discréditer » D’une part elle veut à tout prix dans son aveuglement, protéger son électorat musulman, y compris leurs terroristes, et d’autre part se venger du Parti au pouvoir. Mais le Bangladesh a réagit avec force : « Ces terroristes qu’elle protège veulent assassiner les leaders bangladais, à la fois Sheikh Hasina, premier Ministre et l’ex P.M. dans l’opposition, pour pouvoir établir une Sharia pure et dure dans notre pays. Nous avons découvert tout le réseau qui prolonge celui du Bengale et nous exigeons que l’Inde extermine cette vermine »

A mon humble avis, cette politique politicarde conduit notre Bengale à l’effondrement à long terme… 

Un nouveau pensionnaire

 Nous avons admis ici un jeune arriéré mental d’environ 13 ans. Une ONG nous l’a envoyé, de l’autre côté de Kolkata. Sa maman travaille comme aide à tout faire (un travail d’esclave s’il en est ici, et payé souvent qu’avec la nourriture offerte!) Elle ne peut le laisser seul à la maison car il s’enfuit toujours…

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Depuis le premier soir, il garde son sac sur le dos et dit à longueur de journée : «Je rentre chez maman » Il est adorable, mais ne comprends rien à rien. Il parle un impeccable bengali mais comme le ruissellement d’un fleuve. Sans arrêt et toujours expliquant : «Je rentre» Il ne cherche pas à s’enfuir, sauf par le portail principal, bien qu’il se plaise ici. Sa vieille maman pleurait en partant : « Je ne pourrai pas revenir avant un an » Elle est absolument seule. J’ai parfois – souvent - envie moi-même de pleurer en face de ce gosse aux yeux brillants, purs et sans malice, essayer de me convaincre en souriant… Pauvre gosse ! Que deviendra-t-il ? 

Rapport final sur l’action d’urgence dans les Himalayas

 

Mon filleul Papou m’a remis le rapport final de l’activité du « Centre de l’Espérance ABC » sur leur action d’urgence dans les Himalayas suite aux terribles inondations torrentielles et aux glissements de terrains et éboulements meurtriers de l’an dernier. Dans la chronique 155 de juin 2013, j’avais tenté de décrire par le menu l’effroyable et destructeur scénario de ce « tsunami himalayen » Papou s’y est précipité avec son équipe d’ABC et ils ont poursuivis leur action sur toute l’année commençant par un recensement complet des handicapés d’un des district les plus affectés : Rudraprayak dans l’État de l’Uttarakhand, coincé entre le Népal, le Tibet et l’Himachal Pradesh. Voici une courte synthèse comme à vol d’oiseau de leurs activités.

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Le neuf juillet, le team était déjà sur place, organisant six camps de détection, et dès leur retour, l’atelier d’ABC s’est mis à fabriquer de toutes pièces différentes types deprothèses/orthèses, pour doigts et poignets inclus. Ces callipers furent distribués et rectifiés sur place si nécessaires en mai 2014 pour 187 personnes. Les autres cas d’aides indispensables furent alors étudiés en profondeur, si bien que le 14juin 2014, ABC put annoncer à une réunion d’Etat de personnalités civiles et gouvernementales que 1254 personnes avec des degrés divers d’infirmités avaient été aidées….

 

Ce score me semble à tous points de vue remarquable, vu les circonstances, la distance et la totale absence sur place d’autres organisations spécialisées. Il leur fallut improviser à tous les niveaux, mais le team confirme qu’il a reçu toute licence et l’aide nécessaire par le gouvernement.

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Malgré la grande distance, ABC a donc réalisé là un magnifique exemple d’entraide d’urgence marqué non seulement par leur professionnalisme, mais par la compassion et l’amour, justement ce qui manque pour la plupart du temps dans les équipes ultra-payées du gouvernement ou les ‘volontaires’ étrangers super et extra payés (je ne trouve pas les termes pour fustiger cet aspect simplement indécent de l’actuelle aide des organisations internationales, à juste titre maintenant refusée par le gouvernement indien en temps de cataclysmes naturels, à cause des effets négatifs qui les accompagnent et surtout en sont les conséquences perverses, parfois à fort long terme) 

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