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08/01/2012

UBA

« UBA-les frères et sœurs unis » du Dr Kamruddin (un croyant convaincu de l’Islam de 18 ans et très ouvert) est la plus ancienne, puisqu’elle date des années septante (ou soixante-dix si vous préférez). Il travailla tout d’abord avec moi dans la plupart des slums de Howrah, pour s’étendre petit à petit dans les campagnes. A dix kilomètres il fonda son imposant centre principal pour reloger 500 aborigènes vivant le long des routes et son groupe de garçons handicapés. Mais il favorisa toujours, sur mon conseil, les petites structures. Avec sa dynamique femme Noorjahan-Lumière du Monde, qui fonda la branche féminine U.S.A., ils entraînèrent à leur suite des dizaines d’hommes et femmes des trois religions.

 

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Le Docteur KAMRUDDIN

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Sa femme : NOORJAMAN

UBA de Mohammed Kamruddin en 2011 : 30 petits projets différents commencés à Pilkhana: trois cliniques homéopathiques avec 45.000 malades, du Planning familial pour 7500 familles, apprentissage de couture sur deux ans chaque année pour 200 jeunes filles des slums, surtout des toutes jeunes veuves. Chacune reçoit une machine à coudre à la fin de son stage… (et cela dure depuis trente ans !) ou un cadre en bois pour la broderie de fils d’or sur saris. Puis un centre avec trente garçons handicapés, un autre pour 35 ex-prostituées âgées, des aides pour les vieillards, pour l’étude de centaines de gosses, et bien plus encore. La branche féminine U.S.A. regroupe quarante femmes, des trois religions, mais la plupart musulmanes, pour quadriller les slums et visiter les familles pour détecter les cas de détresse. Un total de 60.000 bénéficiaires par an.

 

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Réunion des apprentis

SHIS

Dès 1981, mes amis Wohab (23 ans, musulman : « J’abandonne définitivement mon travail d’avocat ») et Sabitri (18 ans, hindoue : «Je ne me marierai jamais pour être au service des plus pauvres ») fondèrent SHIS à l’orée des Sundarbans. De l’échoppe de thé où je commençai les premiers soins avec la chrétienne aborigène Blandine, SHIS créa un complexe socio-médical avec un Collège médical, plusieurs hôpitaux. L’ONG devint une énorme organisation avec plus de mille travailleurs, essaimant dans 12 des 14 Districts du Bengale.

Depuis 30 ans que Wohab et Sabitri ont lancé SHIS, on compte les bénéficiaires par millions (sic). Simplement cette année probablement plus d’un million de personnes ont reçus une aide quelconque. Je me contenterai donc de citer en gros les principaux projets que font tourner ses plus de mille travailleurs, car ils sont trop nombreux pour être détaillés.

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Wohab et Sabitri, fondateurs de SHIS

A Bangor tout d’abord se trouve un étonnant complexe de bâtiments : un Centre hospitalier multi spécialités (qui est Collège médical également) de plusieurs étages avec une trentaine de docteurs spécialistes, y compris la cardiologie, les maladies infectieuses, le cancer, la gynécologie, le diabète, le planning familial ou la prévention du Sida, avec tous les laboratoires de pathologie nécessaires et tous les derniers appareils d’examens médical. La grande spécialité cependant est la détection, prévention et éradication de la tuberculose. Des centaines de milliers de malades ont été suivis à domicile et guéris. La tuberculose a été définitivement éradiquée dans plus de 1500 villages. Wohab est même devenu consultant et membre Conseil National pour la tuberculose de New Delhi et est souvent invité à l’étranger pour des congrès ou des …médailles ! De nombreux docteurs viennent se former ici. Il y a aussi un hôpital ophtalmologique de pointe de 500 lits qui a réalisé entre autre, 20.000 opérations de cataracte, dans les villages ou les slums de Kolkata, les 2/3 gratuites. Un autre bâtiment abrite une école d’infirmières, de pathologistes et autres métiers paramédicaux. Un centre de culture de plantes médicinales et de fabrication moderne de médicaments ayurvédiques permet à de nombreuses femmes de gagner leur vie. La vente des médicaments va jusqu’en Corée du Sud ! Deux immenses écoles primaire et secondaire pour plusieurs milliers d’étudiants pauvres complètent cet impressionnant complexe.

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Meeting de femmes en lutte contre les atrocités

Un centre pour 40 jeunes sourds et muets a été installé tout proche.

Dans les îles du delta des Sundarbans, quatre grands bateaux-dispensaires avec appareils de radiologie et laboratoires de pathologie apportent les soins dans les 54 îles habitées, la plupart coupées du monde tout le long de la grande réserve des tigres, biotope protégé par l’UNESCO, dont Wohab est officiellement ‘garde honoraire ‘. A partir de ces bateaux, 1464 dispensaires volants dans 180 villages, menés par trente docteurs et 200 paramédicaux ont soignés 80.000 malades cette année. Bien entendu, les vaccinations et le planning familial sont systématiques dans toutes les îles. Quatre maternités ont été mises en place depuis quelques années qui ont déjà vu des milliers d’accouchements sous contrôle médical.

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Un des bateaux dispensaires du SHIS

Dans je crois 14 des 16 Districts du Bengale, y compris dans ceux au pied des Himalaya, des centaines d’autres projets socio-médicaux, d’éducation ou de développement rural ont vus le jour à travers les années. Un programme géant de microcrédit couvrant 33.300 femmes pauvres dans 2664 villages a offert 520 millions de roupies de prêts, remboursés à 97 %, ce qui a permis à des familles de survivre en lançant de petits commerces voire des entreprises qui leur apportent de quoi gagner modestement leur vie. 63.000 latrines et des milliers de puits tubés ont été réalisés, avec fabrication de filtres spéciaux pour tous les points d’eau potable empoisonnés par l’arsenic. Près de 7000 étangs proches de la mer ont été désalinisés. Des centaines de dispensaires reliés à 15 laboratoire de pathologie et de radiologie, et des unités de spécialistes de lutte contre la malaria, le choléra ou les épidémies donnent des soins à d’innombrables malades, y compris dans les dangereuses jungles infestées d’animaux sauvages proches du Bhoutan ou de l’Assam. A la demande de la police, une vingtaine de ressortissants de prison ont été réhabilités en leur offrant l’occasion de lancer des petites entreprises. Un seul cas de récidive à ma connaissance nous laisse mesurer le succès de cette tentative assez imprévue par ici.

Enfin, durant les calamités naturelles, les équipes de SHIS ont distribués des millions de matériel de première nécessité y compris nourriture, vêtements, tentes et médicaments. Ils ont travaillés durant de nombreuses inondations, cyclones, tsunamis (même au Tamil Nadu), épidémies, glissement de terrain, sécheresse, villages incendiés, famine dans les jardins de thé du Nord fermés par les syndicats ou le gouvernement, et emmenés en urgence dans les hôpitaux par ambulances ou hors-bords les victimes de piqûres de serpents venimeux, morsures de tigres ou panthères et maladies ou accidents divers. Un groupe d’intervention en cas de désastre est toujours en alerte. En plus de tout cela, SHIS a créé un réseau de formation de plusieurs dizaines d’ONG privées travaillant dans les deux Districts autour de Bangor. On comprendra qu’en face d’un tel nombre de projets, il me soit impossible de les détailler plus et de les quantifier. Il me faudrait étudier de nombreux rapports annuels et je n’en trouverai pas le temps.

BELARI ET ABC

En 1986, ce fut au tour de Sukhesi de démarrer le dispensaire de Bélari dans un centre fondé par le très pieux et vénérable moine laïc de la Ramakrishna Mission, Soritda-Rivière Sacrée.

Elle avait déjà dix ans d’expérience de travail infirmier avec moi dans son premier centre de Jhikhira créé pendants les grandes inondations de 1978. Chrétienne, elle arriva là avec son gosse de trois ans abandonné par son père juste après le mariage. Après avoir soigné un million cinq cent mille malades, elle fut expulsée manu militari par l’intolérance locale. Ce qui permit à son fils Papou, alors âgé de 18 ans, de reprendre son petit centre de 100 handicapés, de le transporter à Kathila à 25 kilomètres, et d’en faire, comme directeur, l’institution d’excellence pour infirmes la plus importante de tout le Bengale rural « Asha Bhavan Center-le Foyer de l’Espoir »

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Soritda, Fondateur et Secrétaire de Belari

Le Centre médical de Bélari, appelé BPBS et fondé par Soritda et Sukeshi il y a 26 ans, vient ensuite. Avec son dispensaire principal soignant 81.000 malades, ses 19 cliniques volantes en suivant 163.000 autres, son centre antituberculeux (252 tuberculeux cette année dont 180 guéris), sa clinique ophtalmologique (244 opérations de cataracte) et dentaires (un célèbre arrache-dents que leur dentiste !), ses six écoles du soir organisées dès l’origine par six Comités de femmes dans des villages éloignés, son centre de physiothérapie (lancé conjointement par ICOD il y a quatre ans) suit chaque semaine 211 handicapés physiques et en aide des centaines d’autres dans les cliniques volantes). Enfin son centre permanent pour cent jeunes aborigènes des briqueteries pris en charge de façon permanente avec des professeurs enseignant en Hindi.

Au total, Bélari soigne 250.000 malades et a des centaines d’autres bénéficiaires. Quand Sukeshi est partie en 2001, elle avait déjà soigné plus de un million deux cent mille malades !

 

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ABC :Papou, Directeur, fils de Sukeshi, secrétaire fondatrice (ici avec Gopa)

Issu de Bélari, ABC, le Foyer de l’Espoir d’Ulubéria, fondé en 1995 par Sukhesi également mais organisé de main de maître en 1999 par son jeune fils Papou, qui n’a pas encore 28 ans aujourd’hui et en est le directeur : avec l’aide de 240 travailleurs, la plupart spécialisés, ABC est devenu le plus important centre du Bengale rural pour handicapés physiques. Ce centre ultramoderne et même d’avant-garde comprend : un foyer pour 308 enfants infirmes résidents (172 IMC, 30 sourds-muets, des quadriplégiques, des polios, 60 enfants à la fois infirmes physiquement et mentaux profonds ainsi que quelques orphelins) Pour les réhabiliter, un atelier de pointe de fabrication d’orthèses et de prothèses qui en a fabriqué 877 cette année. Sans compter les chaises roulantes, tricycles et autres béquilles. Tous ces enfants, dont ABC a toujours eu quelque peine à scolariser, car les préjugés sont grands, vont à partir de janvier être éduqués dans une école spécialisée, un grand bâtiment de quatre étages inauguré ce mois, dont les pentes spiralées permettent à toutes les chaises roulantes d’accéder à toutes les classes de I à VIII, et à tous les ateliers de formation (peinture, chandelles, papier mâché, couture, art, poterie et même mode ( !) etc.) et ce jusqu’au sommet. De plus, une école de physiothérapie forme depuis plus de 12 ans avec l’aide de volontaires de «Physiothérapeutes du Monde » de France, des dizaines de physios pour la réhabilitation quotidienne de ces gosses et de ceux des sous-centres ruraux.

ABC a aussi créé une chaîne d’écoles (reconnues par le gouvernement)dans six Districts pour 1821 écoliers dont environ 200 handicapés.

De plus, un Foyer spécialisé pour 60 femmes malades mentales a été créé, en soignant aussi 966 autres dans sa clinique publique. Enfin, trois autres projets financé par d’autres donateurs, notamment AVTM de Paris, complètent le tableau : un dispensaire qui a vu 17.000 malades en 2011, un projet de lutte contre la malnutrition pour 332 enfants malnutris, le suivi de centaines de familles, enfin l’enseignement sanitaire, hygiénique et médical pour plus de 8000 familles des slums de Howrah, y compris la nutrition, les vaccinations et immunisations, les hospitalisations, les apprentissages divers etc. De plus, ABC a participé avec efficacité aux services d’urgences de plusieurs inondations dans nos trois Districts proches (d’autant plus que plusieurs de ses écoles ont été construites sciemment dans des lieux dangereux).

Sa plus remarquable réalisation rurale a été le relogement de centaines de sinistrés aux îles Andamans et Nicobar après le tsunami et au Bihâr après les catastrophiques inondations d’il y a quatre ans. Bien qu’on ne puisse comparer des simples soins aux malades avec la réhabilitation si capitale pour leur avenir d’handicapés, on peut dire qu'au total, ABC a aidé 45.000 personnes, dont 18.000 handicapés en 2011.