08/01/2012
CIPODA
En 1995, avec trois hindous, trois musulmans et trois chrétiens dont les responsables Kamruddin, Wohab, Sukeshi, Soritda et quelques autres, nous avons fondé le CIPODA, Centre interreligieux de regroupements d’organisations de développement. Je n’en suis, comme pour toutes les autres ONG, que le conseiller socio-spirituel.
Comité directeur du CIPODA (Gopa, Sabitri, Wohab, Papou, Gaston, Shyamul, Kamruddin
Il a rapidement regroupé des centaines d’ONG (plus de 600 l’an dernier), dans la plupart des Districts du Bengale. Près de 300 d’entre elles ont reçus une aide concrète pécuniaire pour développer leurs petites organisations ou clubs à la condition que leurs comités comprennent des membres des trois religions et des femmes. Durant plusieurs années, sous l’énergique direction du Dr Kamruddin, ce fut un réel succès. Nous pûmes organisés des Séminaires interreligieux dans plusieurs villes avec des centaines de participants expliquant comment leur foi les poussait à aider les plus pauvres. On nous appelait de partout. Ma santé souvent m’empêchait d’y participer ce qui provoquait la grogne. Car de nombreux responsables religieux tenaient à rencontrer ce qu’ils n’avaient jamais encore vu : un chrétien dialoguant avec tous. Puis la taille et la vitesse d’accroissement nous obligèrent à freiner l’élan. Ce qui produisit mécontentement et jalousies : « Pourquoi telle ONG et pas telle autre ? Pourquoi plus dans tel District et pas dans le mien ? Pourquoi pour tant de musulmans et si peu de chrétiens ? Pourquoi cette ONG bidon et pas la nôtre ? Bref, des tensions diverses en parallèle aux difficultés de financement nous ont obligés peu à peu à terminer l’expérience cette année, à ma grande tristesse. Un nouveau Comité vient de se former, pour continuer les séminaires, mais sans demande d’argent. On verra ce que cela donnera. Mais cette expérience était ma grande espérance.
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ICOD
Et finalement, tous les fondateurs et responsables de ces organisation convinrent ensemble qu’il fallait renouveler notre vue du développement durable, et me poussèrent à fonder ICOD à 20 km d’Ulubéria et quatre de Bélari.
Notre plus petite ONG, ICOD a été pensée en 1995 et est née en 2004. Inutile de s’étendre sur celle dont cette chronique parle sans cesse depuis sept ans. Avec ses deux cents pensionnaires des deux sexes (orphelins, handicapés physiques, mentaux, sourds, muets, aveugles, nouveau-nés, vieillards, tous peu ou prou abandonnés) et ses 7000 bénéficiaires en détresse, inutile de la comparer avec les autres. Volontairement, tous les responsables des six ONG qui l’ont proposée se sont écartés des sentiers battus. Il nous fallait passer des structures pour personnes déshéritées aux personnes elles-mêmes dont nul ne s’occupait. Ce n’était qu’une option pour nous. Pas une indication pour tous. Mais quand-même un rappel aux priorités absolues qui sont le développement pour les individus nécessiteux. Et puis, importance du nécessaire dialogue entre les religions, de travailler à l’intérieur de sa (ou ses) cultures, de réflexion étho-biologique, de chercher à établir de nouvelles relations entre hommes et femmes, êtres humains et nature, animaux et plantes, par l’harmonie avec toute la création visant à une cosmovision universelle précédée par une fondamentale fraternité planétaire. Et pour les croyants que sont la plupart des indiens, le rapport crucial avec la Réalité Ultime quel que soit le Nom que chacun/e lui donne.
Danses d'authentiques aborigènes des jungles de Birbhum
ICOD n’en n’est qu’à ses débuts, cherche sa voie, hésite beaucoup et manque de têtes pensantes. Mais les lendemains sont prometteurs, même si on ne les voit pas encore chanter !
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