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12/01/2018

Cinquentenaire de SSS

SEVA SANGH SAMITI vient de fêter ses 50 ans !

IL a publié à cette occasion une plaquette que nous avons le plaisir de mettre à votre disposition.

50 ans de SEVA SANGH SAMITI.pdf

 

Gaston, qui a longtemps œuvré à SSS était invité pour cette célébration.

Dans sa dernière chronique il a évoqué cette journée ; voici son texte.

Une journée extraordinaire. Revoir Pilkhana, « la Cité de la Joie », mon premier amour, « l’étable à éléphants » du Maharadjah de Burdwân, quelle expérience, après 45 ans ! Je m’y revois, lors de mon arrivée 25 ans après l’Indépendance indienne : 58.000 habitants, sur une surface de trois terrains de football olympique, un peu plus d’1,5 m2 par tête, grouillant d’enfants en loques, ne mangeant pas à leur faim mais débordants de vitalité et de joie, dans un dédale inextricable de ruelles sans drains, et un fourmillement inégalable de différents costumes soulignant les différentes castes, sous-castes, religions, sectes, groupes ethniques ou de races différentes, de classes inferieures ou supérieures, voire d’employés anglo-indiens à veston-cravates de l’insondable et ubiquiste administration qui engloutit sans fin en son sein généreux les plus pauvres comme les plus riches. Et rajoutez au milieu de tout cela les mendiants, les lépreux, les prêtres ou moines de tout acabit, hommes et femmes y compris des petites soeurs de Mère Teresa, sans compter les innombrables types de saris, de burquas, de couvre-chefs, de tenues de princes ou de bandits, d’eunuques ou de prostituées, et vous commencerez à avoir une idée de la variété de cette race spécifique d’ « Homo indicus » que j’allais avoir le privilège de côtoyer et d’aimer durant 18 ans, avant de me plonger dans l’autre masse d’humanité rurale, si semblable, mais si différente au milieu de laquelle je suis encore immergé aujourd’hui à ma grande satisfaction. Pilkhana a certes énormément changé, mais on y retrouve, malgré les grands immeubles qui ont chassés les plus pauvres, le même foisonnement de personnes vaquant à leurs si différents gagne-riz variés à l’infini…Au milieu de ce village urbain appelé « slum », une grande bâtisse à horrible façade : « SSS Service social d’entraide » fondé par le Père Laborde du Prado en 1967 et que j’ai rejoins en 1972 pendant une nuit avant de me plonger dans un taudis du « Fakir Bagan-le-jardin-du-Fakir » . Étrange étranger accueilli avec respect et joie comme un hôte envoyé du grand Dieu, je mesure mieux aujourd’hui la valeur de ce peuple pour qui le mépris de l’étranger n’existe pas (arrivant d’Europe où le racisme est… au paroxysme, j’arrivais de loin !)
La salle décorée est pleine de près de 200 personnes dont je reconnais plusieurs, avant qu’on me fasse la présentation de quelques personnes âgées…qui étaient les jeunes et pimpants collaborateurs avec lesquels j’avais travaillés et formés et qui avaient maintenant …65 ans minimum et que je n’avais pas reconnus ! Accueil enthousiaste de non grand ami Régi, qui me semble être devenu la cheville ouvrière de l’ONG. Joie des retrouvailles. Ambiance des plus détendue. Discours (en anglais s.v.p., à gogo) Profondes parole du Père Laborde dont les presque 91 ans n’empêchent pas d’être encore plus dynamique que moi, mais au langage devenu malheureusement presque inaudible après sa légère attaque cérébrale de l’an dernier. Puis on me demanda un laïus que je fis avec une grande joie, mais en Bengali, ce qui toucha le cœur de beaucoup, car souvenirs et émotions venant du cœur contrastaient pas mal avec le formalisme des speeches officiels ce qui me valut les embrassades de mes anciens collègues émus de voir que rien n’avait changé entre nous. Puis je fis un tour claudicant de l’exposition murale de belles photos du bon vieux temps. Surprise : nombreuses étaient celles que j’avais prises et envoyées à Laurence Souques. Les agrandissements d’autres étaient remarquables de qualité, ainsi que celles de couleur des dernières années. Bref, j’ai revu, sinon reconnu, toutes les anciennes figures rieuses de nos jeunes, et avec l’immense jubilation de celui qui découvre que son travail n’a pas été vain. Et comme je l’ai fait remarqué : tout est devenu infiniment mieux organisé, mieux pensé, plus efficace, tout spécialement le Centre médical. Comme je les félicitais, un jeune (vieux maintenant) m’a soufflé à l’oreille : « Mais quand vous étiez là, on était plus heureux ! » Il m’aurait fallu être sourd comme un pot pour ne pas l’avoir entendu !!!) 
mais qui doit avoir du vrai pour notre jeune né dans l’égout. Résultat immédiat des excès de ce dimanche : tous mes muscles habitués à un long repos m’ont ensuite torturés pendant des heures jusqu’à ce matin, me prouvant que mon manque d’exercices était une grave erreur et qu’il était temps que j’y mette le holà !

08/12/2017

Nouvelle récompense pour ABC

 

 

Une belle récompense pour notre amie indienne Sukeshi Secrétaire Générale de ASHA BHAVAN CENTRE (Foyer de l’espoir)  puisqu’elle vient de recevoir des mains du Président de l’Inde Shri Ram Nath Kovind un award 2017 pour son travail auprès des handicapés (que nous soutenons) : prix  dans la catégorie « meilleur travail personnel pour la cause des personnes handicapées ».

Ce prix lui a été conféré par le Ministre de la justice sociale (département acquisition de l’autonomie des personnes handicapées).

Son projet est présenté dans notre lettre d’octobre 2016 consultable sur  à l’adresse

http://avtm.hautetfort.com/media/01/01/3417947600.pdf .

Vous pouvez soutenir son action en prenant en charge un enfant handicapé (don en ligne sur notre site) et en relayant l’information auprès de vos amis,.

Merci.

Célébration de la journée internationale des handicapés à ABC 

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23/10/2017

L’épopée des Rohingyas.

Nous extrayons de la dernière chronique de Gaston un passage relatif au drame que vivent actuellement les Rohingyas ; il permettra de mieux comprendre ce qui se passe et peut-être de mieux attribuer les responsabilités.


On parle beaucoup du « nettoyage ethnique » des Rohingyas, et des 425.000 réfugies attendant à la frontière du Bangladesh qu’un camp de fortune leur soit affecté, alors que ce pays surpeuplé et pauvre en nourrit déjà quelques 200.000 depuis 2013. Et il ne me semble pas que les médias possèdent les informations nécessaires pour comprendre vraiment le problème de ces infortunés habitants de l’Etat du Rakhine au Myanmar. Lorsque j’avais écrit dans « les racines des palétuviers » dans les années 90, j’avais décris me semble-t-il une des causes de la misère de leur existence. J’y reviendrais un peu plus bas. Il semble que ce soit autour du XII e siècle que les marins musulmans vinrent s’installer sur la côte ouest de ce qui était le royaume de Burma (Birmanie). Ils en vinrent avec les siècles à parler un dialecte distinct de leur entourage bouddhiste, le ‘Ruaingga’. Au XVI è siècle, les portugais alors installés à Chittagong, puis à Bandel pas loin de Kolkata (pas encore fondée) contribuèrent alors à leur manière brutale de traiter (maltraiter !) les peuples qu’ils conquéraient. Ils se liguèrent avec certains de leurs navires pirates pour vendre les esclaves musulmans ou hindouistes qu’ils faisaient en ‘nettoyant’ les villages autour de leurs comptoirs pour donner à leurs canons la portée nécessaire pour se défendre en cas d’attaque. C’est ainsi par exemple que Bandel, qui est actuellement la plus vieille église du Bengale, est entré en conflit avec l’empire Moghol, ayant mis en esclavages hommes, femmes et enfants et les ayant vendus aux pirates Arakans qui écumaient les Sundarbans et qui les écoulaient au Rakhine. On comprend mieux pourquoi les populations autochtones les ont depuis ce temps là et jusqu’à aujourd’hui appelés « Bengalis », les considérant comme de purs étrangers.
Durant les 120 ans de règne de l’Empire anglais, autour de 1824, les conquérants imposèrent d’importants déplacements de populations de ce qui est aujourd‘hui le Bengale et Bangladesh, employées alors comme « Bonded labourers ». Pour remplacer l’esclavage devenu illégal, ces travailleurs signaient un engagement ‘temporaire’…qui au fil des années devenaient un endettement permanent qui les empêchaient de retourner au pays. Une autre forme d’esclavage qui par exemple est à l’origine aux « Indes occidentales » des indiens de l’Inde prenant la place dans les plantations de cannes à sucre des amérindiens caraïbes exterminés. Ainsi se sont formés cette population de créoles ou métis peuplant tout ce chapelet d’îles jusqu’en Guadeloupe, de même qu’en Réunion ou aux Seychelles et jusqu’au Rakhine Comme les nouveaux venus étaient nombreux, les populations bouddhistes refusèrent de les reconnaître comme d’anciens autochtones établis depuis plus de cinq siècles et refusèrent de les appeler « Rohingias » comme par le passé. Après l’indépendance en 1948, ils ne purent pas se faire enregistrer parmi les 135 populations ethniques du pays. Et en 1962, lors du Coup d’état militaire, tous les citoyens du pays reçurent leur carte d’enregistrement…sauf les « Bengalis » qui n’obtinrent qu’une carte d’étrangers, limitant à jamais leur éducation, travail, droits à un mariage régulier et droits divers. En 1982, une nouvelle loi militaire les rendit “apatrides”. Et on leur demande maintenant de fournir les preuves qu’ils sont là depuis avant l’Indépendance, ce qui est évidemment impossible. Seulement quelques milliers d’entre eux, parmi leur population d’un million deux cents mille possèdent une carte d’identité valide. Depuis 1970 plusieurs pogroms locaux avec viols, tortures, villages brûlés et interventions de l’armée les obligèrent de fuir en Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Bangladesh et Inde (ou ils sont 40.000) où ils sont plutôt partout regardés avec suspicion sinon franchement de façon hostile, encore qu’ici par exemple, aucun n’ait jamais eu affaire avec les terroristes pakistanais malgré les assertions de notre premier ministre dont les sentiments anti-islamiques sont bien connus. Un génocide a lieu sous nos yeux, et vous en avez certainement plus de détails que moi dans mon pauvre journal quotidien. Mais je tenais à expliquer plus clairement ce que les médias hésitent à clarifier, à savoir que ces apatrides éternels le sont en partie et une fois de plus à cause du passé colonial dont nous n’avons pas fini d’avoir honte. Mais la honte ne rétablit pas la justice, pas plus que notre pitié. J’espère de tout coeur que l’Inde continuera à envoyer des tonnes de nourriture, tentes, médicaments et autres matériaux au Bangladesh, acceptera de prendre au moins les Rohingias hindouistes réfugiés qui ont peur de rester en pays musulman (on les comprend), refusera de refouler les 40.000 installés ici (la Cour Suprême l’exigera) et que notre gouvernement fera enfin pression sérieuse sur Aung San Suu Kyi pour mettre ses militaires au pas et faire comprendre aux bouddhistes du pays, comme vient de le leur rappeler le Dalaї Lama, de suivre l’exemple de la compassion du Bouddha. Mais compassion bouddhiste, amour chrétien, mysticisme hindouiste, union au Dieu universel soufi, tout cela n’est que langage de religion, et tant que ces dernières mettront leurs rites et leurs droit canons avant la Spiritualité des Fondateurs de toutes les croyances, le monde continuera d’utiliser l’adage romain que nous avons si scrupuleusement suivis depuis 2000 ans : « Si vis pacem, para bellam », soit à parler de paix tout en préparant la guerre …Le reste, tout le reste, est affaire de conscience personnelle face à cette invasion de misère criante ! 70