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01/07/2016

Un débouché pour nos jeunes

Voici un extrait d'une des dernières chroniques de Gaston.

Intrigués par une émission de TV sur ICOD, un groupe de personnes d'âges moyens sont venus nous visiter fin mars.

Ils sont apparemment tombés amoureux de notre travail, car ils nous ont sur le champ proposés un marché: "Accepteriez-vous de nous confier vos jeunes des classes VII et VIII (entre 13 et 14 ans) et ceux et celles qui ont passés l'examen de classe X (16 et 17 ans) Nous nous chargerions de les former jusqu'en terminale (Cl. XII) et ensuite, après un an de formation paramédicale, de les admettre dans notre hôpital où ils/elles recevront un salaire et travaillerons comme infirmières, laborantins, garçons de salle etc. selon leurs capacités. Si certaines se sentent des vocations d'infirmières, nous envisageons de les faire former pour le diplôme d'état dans un hôpital agréé." Le grand-père à barbe blanche qui nous proposait cela ne ressemblait certes pas au Père Noël, mais par l'enthousiasme, le transport et la conviction avec lesquels il nous parlait réussit à nous convaincre que son ONG était exceptionnelle. Et après avoir lu leurs documents, nous étions conquis.

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En gros leur itinéraire n'est vraiment pas piqué des vers. Une grande usine qui ferme. Des ouvriers au chômage mais qui touchent partiellement leurs salaires. Organisation en coopérative. Décision de fonder un petit dispensaire avec les structures de l'ancienne usine. Un médecin volontaire est trouvé. Toute la localité aspire à un hôpital, car il n'y en a aucun au nord d'Howrah (tout comme au sud à cette époque: 1990). Les usines locales promettent leur contribution. Un étage est construit. Un petit centre médical, dit secondaire (hospitalisation), se développe. D'autres médecins viennent gratuitement de Kolkata renforcer le personnel. Des spécialités sont fondées. Et vers 2000, le besoin de se lancer dans le tertiaire médical avec chirurgie générale, puis quelques spécialités. Aujourd'hui (voir la photo), 4 étages (le cinquième abrite les infirmières), 15 spécialités y compris cardiaque, rénale, pulmonaire, gynécologie, pédiatrie etc. Près de 50 spécialistes viennent des plus grands hôpitaux de Kolkata. Toutes les opérations, même les plus sophistiquées et pointues sont gratuites. Le malade ne doit payer que le matériel chirurgical. Exemple: la moindre intervention cardiaque coûte 250.000 roupies (environ 3500 €) dans n'importe quel autre hôpital. Ici, 25.000 roupies (~ 350 €). Et d'autres cas, simplement 8, 10 ou 15.000 roupies Un système d'assurance que je n'ai pas encore bien compris a mis toute la population dans le coup. Bref, je ne connais pas d'autre lieu hospitalier où tout est pratiquement gratuit.

Autre originalité: un centre éducatif a été ouvert dont nos étudiants bénéficient: des jeunes sont instruits gratuitement de 13 à 20  ans. S'ils ne sont pas trop doués, au lieu d'être renvoyés, ils sont utilisés comme personnel général et payés. Les meilleurs deviendront personnel paramédical, voire, dans certains cas paraît-il, médical. Inutile de dire que pour ICOD, cet hôpital devient une Providence avec P majuscule. Et on a tellement besoin partout d'infirmières!

Un troisième bénéfice est en voie de discussion, mais qui semble déjà être pour leur fondateur, une réalisation: ils cherchaient un lieu pour implanter un hôpital similaire dans le sud d'Howrah. ICOD, affirme-t-il, leur est providentiel également. Leur team est déjà venu prospecter et...décider. Ils règleront tout, un dispensaire, puis, comme chez eux, un hôpital etc. et peu à peu, nos jeunes formeront les cadres complémentaires. Il projette l'avenir avec un réel enthousiasme, d'autant plus il faut le dire que mon nom attirerait, paraît-il, les médecins...En Inde, on fait vite mousser les événements et les personnes. mais j'ai déjà mis deux point sur les i: Un, il ne peut s'agir que d'une coopération à égalité entre  David et Goliath (ICOD est vraiment tout petit) et, deux, ils doivent accepter par écrit et en contrat la priorité absolue des plus démunis et des personnes infirmes, rejetées, "inutiles" ou âgées (Comme moi sous peu par exemple!) Comme il semble que ce soit aussi ce qui les ait attirés chez nous, ils sont unanimes à accepter ces deux propositions. Attention au lièvre et à la tortue, et  prenons tout le temps sans brûler les étapes. Car la pépite qui brille trop n'est parfois qu'un leurre. Leur bonne foi est certaine et l'histoire nous dira si le jeu en vaut la chandelle. En attendant, l'espérance a donné des ailes à plusieurs personnes dans ce climat électoral non seulement malsain mais criminel, et je ne dédaigne pas l'occasion! Personnellement en tous cas, je n'ai aucune envie de m'occuper de tout cela. Je laisse leur responsabilité, à la nouvelle génération, surtout après ma démission l'an prochain à 80 ans. Certes je continuerai à être au service de tous et toutes, mais sans responsabilités  spéciales, sinon morales. Il est injuste dans un pays où 60 % de la population à moins de 30 ans (~730 millions!), 50 % moins de 20 (~650 m.), que les seniors ne le leur laissent pas la place! En attendant ces temps futurs, nous pouvons bénéficier de leurs services gratuitement. Nous leur avons amené le petit Broto souffrant d'encéphalomalacie irréversible  et leur spécialiste a confirmé les soins que nous donnions, le cas étant comme je le savais, désespéré.

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Mais finalement, ce qui devait arriver arriva: sur cinq de nos jeunes (sur la photo ci-dessus, il manque un garçon),  deux filles furent vite considérées comme désobéissantes et même, à notre grande honte, un danger pour leurs garçons! Pas étonnant, car la maman de l'une est prostituée et l'autre a navigué dans trois familles avant qu'on la prenne à ICOD. De plus, quatre sont trouvés trop faibles en anglais et mathématiques, ce qui en fait la risée des plus anciens. Seule une fille, Krishna, a racheté ICOD car chacun l'a trouvée excellente à tous points de vue. On avait averti les dirigeants, mais ils ne nous avaient pas cru quand je les avais averti que prendre certaines de nos filles  équivalait à mettre un chacal dans le poulailler (équivalent à l'introduction d'un loup  dans la bergerie!) On ne rééduque pas ce genre de gosses comme des enfants de familles aisées!

Une autre organisation de Kolkata,  qui s'intitule "SARA, les amis d'ICOD", et nous a déjà aidé fréquemment: nourriture, vêtements, librairie, bourses pour des hautes études, s'est mise en tête de d'utiliser les terres en jachères d'ICOD pour de l'agriculture bio ainsi que pour la pisciculture: nettoyage complet de l'étang et introduction  de quelques milliers de nouveaux poissons. Ils ont commencé ce mois. Ils payent tout et nous récolterons tout. Mes amis m'ont signalés gentiment que mon esprit plutôt pingre devrait être satisfait de ce genre

20/05/2016

UN NOUVEAU PROJET DE A.B.C. ASHA BHAVAN CENTRE SOUTENU PAR L’AVTM

 Titre du projet:

Programme spécial d'intervention thérapeutique et éducative pour les enfants handicapés par le biais du Centre de réadaptation communautaire (CRC).

Bénéficiaire cible:

Personnes handicapées

Concerne trois  centres de réadaptation communautaires au Bengale occidental, en Inde : Khidirpur (Champur), Khalor (Bagnan) et Amoragori (Amta-II).

But du projet:

Renforcer la capacité des enfants handicapés au sein de la communauté à vivre une vie de qualité avec dignité et respect de soi et d'assurer leurs droits de l'homme.

Objectifs spécifiques du projet:

  • Renforcer la capacité des enfants en leur fournissant des services de réadaptation (thérapie).
  • Fournir parallèlement une formation pour renforcer l’aptitude des familles à prendre soin de leurs enfants au sein de la communauté.
  • Garantir les droits des personnes handicapées

Nombre de bénéficiaires :

Activité

Nb de bénéficiaires directs.

Nb de bénéficiaires  indirects

Programme spécial d'intervention thérapeutique et éducative

120 enfants handicapés

120 familles

Programmes de sensibilisation communautaire

720 personnes

Population de 12 villages

Nombre de visites à domicile

500 familles

 

Programme de formation des parents

210 personnes

210 familles ayant une personne handicapée

Réunion avec les parents

180 personnes

180 familles ayant une personne handicapée

TOTAL

1730

 

 

Justification du projet :


Selon recensement de l'Inde en 2001, 2,1% de la population totale possède  un handicap. Mais certains organismes fiables, comme la Banque mondiale, l'UNESCO, l'OMS estiment qu'il y a environ 6% à 8% de la population totale avec un handicap. Il y a très peu de centres de réadaptation pour les personnes handicapées et la plupart de ceux-ci sont situés dans les villes. En raison de l'éloignement, les personnes handicapées en zones rurales n’y ont pas accès et elles sont négligées par leur famille, ainsi que par  la société.

Asha Bhavan Centre essaye d'atteindre ces populations par le biais des programmes du Centre de réadaptation communautaire.

Les personnes handicapées sont souvent marginalisées et exclues de la communauté dans laquelle ils vivent. Cela est dû à l'ignorance et au manque de sensibilisation au sein de la communauté de tout ce qui concerne le handicap.

En Inde, A.B.C. a joué un rôle de pionnier dans la mise ne place de tels programmes pour les personnes handicapées dans la communauté rurale et semi-urbaine. Au cours des quinze dernières années Asha Bhavan Centre a cherché à répondre à la demande croissante de services pour les enfants et les adultes ayant un handicap qu’il s’agisse d’handicap locomoteur, d’arriération mentale, de paralysie cérébrale, d'autisme, de déficience auditive etc.

Les programmes de A.B.C. se concentrent  sur le handicap, mais intègrent aussi des aspects de développement communautaire comme travailler avec les familles pour améliorer les soins de santé, l'éducation et les droits de l'homme.

Le personnel professionnel possède une vaste expérience, couronnée de succès, de ce type de travail acquis grâce aux programmes de sensibilisation et de formation. Les interventions sont effectuées par une équipe multidisciplinaire de professionnels, à savoir, physiothérapeutes, travailleurs sociaux, et éducateurs spécialisés qui conçoivent des activités structurées pour améliorer les capacités dans tous les domaines du développement.

Ce plan ne peut pas réussir, sans le soutien actif de la famille, en particulier du principal fournisseur de soins (mère, grand-mère, père, etc.). Les parents doivent apprendre à tenir et à parler à l'enfant.

 

Plan de travail du projet


 Asha Bhavan Centre a évalué les  besoins dans les zones :  Khidirpur, Champur, ; Khalor, Bagnan, et. Amoragori, Amta- II du district de Howrah.

Des enfants handicapés, de 18 mois à 14 ans ont été identifiés.

 

Le programme se décline en plusieurs volets :

 

  • Fournir un programme d'intervention thérapeutique physiothérapie : ergothérapie, thérapie multi sensorielle et thérapie de la parole de base pour les enfants handicapés en utilisant différents matériaux comme balle, poulie, planche d'équilibre, culbuteur, ceci à fin de renforcer l'exercice physique
  • Améliorer les compétences cognitives et sociales par l'éducation spéciale des enfants handicapés: un éducateur spécial mènera une session pour le développement cognitif des enfants en fonction des besoins individuels des enfants.
  • Information-Formation des parents : les enfants handicapés inscrits dans le centre de réadaptation communautaire passent la plupart de leur temps avec leurs parents dans leur maison. Ainsi, les parents sont les meilleurs aidants pour gérer leurs enfants. Considérant ces aspects, le programme Parents formation sera organisé pour former les parents à répondre aux besoins de réhabilitation de leurs enfants.
  • Visite communautaire: le responsable du programme visitera la communauté pourra interagir avec diverses personnes de la communauté afin de les sensibiliser en ce qui concerne le handicap
  • Célébration de la Journée internationale des personnes handicapées (3 décembre): A cette occasion seront organisés rallye, sports, événements culturels et diverses activités  avec les enfants handicapés et les membres de leurs familles.

 

Programme de formation pour les professeurs du programme d’éducation complémentaire dans le cadre du programme CRC (Centre de réadaptation communautaire) :

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Le 11 mai Asha Bhavan Centre a organisé une journée de formation des enseignants pour le programme d'éducation complémentaire pour handicapés à Rajibpur (Shyampur-II).

Les participants ont appris les connaissances à donner à un enfant handicapé et acquis les compétences nécessaires pour permettre leur développement. Dans le programme de formation, il a également été décidé qu’une enquête serait menée dans 31 villages pour  détecter les personnes invalides  et de mettre en place les actions pour faciliter leur réinsertion dans la société.


 Un exemple d’enfant handicapé pris en charge :

 

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Sayan Mondal, un mignon garçon de 8 ans, vivait avec ses parents.

Il est affecté de paralysie cérébrale avec un handicap de 90 % depuis la naissance. Il ne peut pas parler correctement. et a aussi des problèmes de vision et d'audition. Il y a un an, il a eu des convulsions.

Depuis la détection de cette maladie, il est devenu mentalement et physiquement de plus en plus faible et sa capacité de mémorisation a diminué soudainement.

Il appartient à une famille économiquement éprouvée. Son père travaille dans un taxi garage seulement 13 jours par mois. En raison de ses  convulsions son père doit engager beaucoup d'argent pour acheter des médicaments. Avec de petits revenus, il est vraiment difficile de tout gérer.

Pour son développement il a besoin de physiothérapie, d’orthophonie, d'éducation spéciale en un traitement continu.

Ainsi, sans le soutien d’ABC son amélioration ne pourra se poursuivre.

 

 

03/05/2016

L'ICOD en avril 2016

Nous venons de recevoir la dernière chronique de Gaston.

Dans cette assez longue narration, Gaston évoque en particulier la vague de chaleur qui s’est abattue sur une grande partie de l’Inde et qui parfois s’accompagne de la sécheresse (ce qui n’est pas le cas au Bengale).

Il décrit le sort d’un certain nombre d’handicapées physiques qui après de longues années de soins ont pu quitter l’ICOD. « Certaines sont rentrées dans leurs familles, d'autres ont ouverts des petites échoppes de couture, certaines, même orphelines ont pu faire des études supérieures comme Mumtaj maintenant à l'université ou comme Dalhia en deuxième année de collège (mais toutes deux toujours suivie par ICOD).”

Ce n’est pas le cas de toutes. “Certaines enfin, orphelines et trop lourdement invalides et désavantagées, sont restées à ICOD, formant dans notre école de tailleurs les grandes filles des villages.

C’est une période d’élection en Inde, et Gaston décrit les divers partis en lice et les alliances entre les uns et les autres ; il en résulte un choix bien difficile ; le résultat sera connu à la mi-mai.

Vous trouverez ci-après l’intégralité de trois sujets exposés dans la chronique de Gaston :

Tout d’abord une histoire d’amour et de dévouement,

Ensuite le récit d’une erreur judiciaire qui se termine bien que Gaston raconte avec verve et un certain humour.

Et enfin une sortie pour 4.000 enfants dont des pensionnaires d’ICOD ont bénéficiés

 

Nous vous souhaitons une bonne lecture  de ces récits ; et n’oubliez pas de soutenir par un don l’action de l’AVTM pour que des sourires illuminent toujours les visages des pensionnaires des diverses ONG que nous soutenons.