11/02/2020
Rapport annuel de ICOD
Nous venons de recevoir le rapport annuel de ICOD.
Vous pouvez le consulter en cliquant sur le lien ci-après.
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12/01/2020
Autour de Noël avec Gaston
Noël à ICOD pour les enfants des briqueteries, les enfants du village, et des passages d’ONG de Calcutta et d’amis suisses et français raconté par notre ami Gaston.
Le froid sec arriva deux jours avant les fêtes, l’électricité revint, et ce fut pour nous quatre jours merveilleux, bien que crevant. La veille, un groupe de danses vint gratuitement se produire de 17 h. à 23 heures. À minuit, prière de rigueur au Temple interreligieux de la Divine miséricorde, abrégée par le froid, mais qui permit quand même avant d’aller dormir à la présidente Kajol d’amener l’Enfant Jésus à la crèche, vraiment belle cette année, et de partager le gâteau traditionnel.
Le Jour de Noël, plus de 450 personnes envahirent ICOD. Ce fut tout d’abord 200 petits adivassis, co-esclaves de briqueteries, qui sont la prunelle de mes yeux avec leurs minois aux yeux peureux, leurs cheveux jaunes souffrant de malnutrition, leurs tailles inférieures à leur âge réel, l’amour extraordinaire manifesté par les grandes (ou petites) sœurs, leurs soins les uns envers les autres comme des chatons perdus, et leur joie réelle et si bien manifestée lorsque…personne ne les regarde ! On ne trouve plus guère, au Bengale du moins, ces gosses débraillés, même avec des habits de fête. Je me retrouve à Pilkhana 48 ans auparavant. C’est la misère à l’état brut. C’est l’odieuse réalité de ces milliers d’enfants qui mourront avant cinq ans, à cause de l’asservissement de leurs parents, de la traite de leurs familles, de l’inexistence de leurs vies. Ils vivent ici mais sont traité en étrangers, leurs patries (Odisha, Chhattisgarh, Jharkhand, Bihâr etc…) ne les reconnaît pas. Ils parlent au moins huit langues tribales et ne se comprennent pas. Et ne peuvent jamais sortir de leurs antres de briques, sauf à ICOD à cause de plus de 30 années d’essais avec leur boss qui a fini par nous laisser le plus petits deux fois par an. Et nos dix jeunes femmes qui viennent les voir chaque jour dans dix briqueteries. Mais je sais aussi ce qui se passe ailleurs dans les 54 autres… Et c’est horrible. Avec Gopa, nous nous promettons d’essayer de changer l’orientation d’ICOD pour essayer d’en faire admettre une cinquantaine des tout-petits, pour qu’au moins, on leur donne leur chance de survivre. Mais pas décemment, puisqu’ils sont condamnés aux travaux forcés ! Que faire Seigneur, que faire ?
Mais aujourd’hui, c’est la fête des sports pour eux. Et distribution d’oranges et de gâteaux, puis la magnifique balade le long de la rivière, et une de nos plus belles photos de groupes. Et ensuite, sports, et vers 16 h. récompenses. En même temps qu’eux, nous accueillons quatre groupes : deux ONG de Kolkata et Howrah, qui nous offrent argent et dons matériels, un bon groupe de collégiens du sud de la métropole qui organise un concours de dessins avec nos jeunes, puis une séance de prestidigitation, et enfin, offre une impressionnante masse de livres, cahiers, crayons, sacs d’écoliers pour au moins toute une année. Et au milieu de tous cela, plusieurs anciens avec leurs familles…Chacun a mangé, et c’est bien grâce une famille de Lyon que nous avons pu offrir cette bamboula de joie à tous, y compris à plusieurs centaines de gosses de notre village le matin (une orange et un cake). Quelle magnifique journée ! Et quand vers 18h. nos amis de
Chennai (Madras), la chère famille Srini Gopalan, un ami businessman plein d’amour, venue s’enquérir de quelle serait la meilleure façon de nous aider, nous oubliâmes notre lassitude pour nous lancer dans deux heures de négociations qui nous valurent un don de 50.000 roupies, qu’ils se sont promis de renouveler plus tard…Et c’est sur nos talons que nous sommes allé nous coucher…bien plus tard d’ailleurs !
Et le lendemain, rebelote avec un merveilleux ami helvétique, Jean Marie, qui nous arrive via Iran,
Pakistan et Varanasi. C’est avec une énorme joie que nous l’accueillons, mais en lui disant : à demain, car aujourd’hui, on marche sur nos talons ! Il nous est arrivé comme un Père Noel, avec des dons de plusieurs personnes, toutes merveilleuses, et nous pouvons ainsi renouveler la dernière année de scolarité de notre musulmane en Madrassa spéciale, Yasmina et également de notre Devdut, tous deux en Terminale. Et le samedi, c’est notre ami français le Frère François-Marie qui revient, ayant obtenu enfin à nouveau son visa.
…Mais quelle joie de la revoir, car son travail au coeur de la misère de la gare de Sealdah durant tant d’années nous obligent de ne pas le laisser tomber. Si peux d’ONG (on les compte sur les doigts) s’occupent des VRAIS pauvres !
Et si je ne me suis jamais endormi cette semaine avec le visage de l’Enfant de Bethlehem, c’est simplement parce que ce sont les frimousses des bambins aborigènes qui ont pris sa place et envahis mon coeur pour, je l’espère, leur réserver ma vieillesse !
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21/11/2019
DÉMARRAGE DU GRAND PROJET DE COUTURE
Voici un nouvel extrait de la dernière chronique de Gaston
DÉMARRAGE DU GRAND PROJET DE COUTURE
AVEC LE GOUVERNEMENT POUR 240 FILLES PAR AN.
Un nouveau projet au long cours, proposé par un ministère de Delhi (BHARAT SEBABRATI MAHASANGHA (BSM) : SERVICE DE L’HUMANITÉ EN INDE ») pour la « FORMATION CE COUTURIÈRES TRAVAILLANT À LEUR COMPTE » par l’intermédiaire de la « Société du Bengale pour le développement des jeunes (PBSSD) » et de leur branche à Rajapur (Ulubéria)
Évidemment, comme toujours avec le gouvernement, c’est très compliqué… Essayons d’en simplifier les explications.
Notre secrétaire s’est mise en contact avec BSM depuis plus d’un an. Proposé le 17 aout 2018, le M.O.U (contrat notarié) a été signé par Gopa le 3 décembre 18, et le projet a enfin démarré le 18 octobre 2019 avec PDDSSD pour six mois, renouvelable pour trois ans (31.08.21) Rendons au moins hommage à notre secrétaire pour sa
persévérance !
1. 240 filles/dames (deux fois 120 chaque 6 mois), la plupart entre 19 et 40 ans, sont réparties en deux groupes de 60 qui viennent se former alternativement 6 jours par semaine et quatre heures par jour, sous la direction de deux professionnels : une fille qui avait terminé cet apprentissage, et notre UDOY, tailleur d’un village voisin
qui travaille depuis dix ans avec Gopa et qui a formé plus de cent jeunes filles à la couture, mais informellement.
2. La caractéristique de ce programme est tout d’abord qu’il est gratuit, et ensuite que les apprenties seront payées 50 roupies par jour d’apprentissage si elles passent leur diplôme. Ce qui leur fera environ 1000 roupies par mois si elles n’ont jamais été absentes. Un système d’enregistrement biométrique se fait chaque jour par
ordinateur pour enregistrer leur présence (comme pour nos travailleurs d’ailleurs) La responsable en est ‘Chameli-Jasmin’, une jeune fille vraiment qualifiée qui maintient toutes les data. Elle est de plus toujours souriante, ce qui n’est pas évident chez les professionnels qui en général se croient supérieurs aux autres, surtout dans les villages où ils/elles sont rares.
3. Une deuxième caractéristique est que les apprenties sont formées pour créer elles-mêmes leur propre projet (avec l’aide du gouvernement) et donc de former d’autres filles. Elles seront ainsi payées dès leur diplôme et de même pour leur installation (dit-on ?)
4. Une troisième caractéristique est qu’ICOD également sera remboursé de tous ses frais au moment des diplômes, et recevra un montant équivalent à 120 roupies par jour et par apprentie ayant réussi. Techniquement, ICOD pourrait recevoir 7oo.ooo roupies par semestre, donc 14 lakhs par an. Mais cela ne serait pas étonnant que le gouvernement avec ses calculs hyper compliqués de pourcentages, de dommagements aux intermédiaires, de plaintes à propos de de ci et de ça, ne nous donne qu’environ dix lakhs…On verra pour la première tranche en mars.
5. Une quatrième caractéristique est que, si nous pouvons commencer plusieurs programmes ailleurs, nous recevrons 20, 30 ou 50 % d’augmentation selon les endroits…Gopa et Sarit en ont déjà trouvés deux où des ONG sont prêtes à offrir leurs locaux pour que les filles locales puissent bénéficier de ce projet majeur. Le plus
important serait de commencer à Midnapour (un endroit est déjà trouvé), voire au ‘Jungle Mahal’ où les filles aborigènes sont si exploitées et tellement au chômage.
Nous ferons déjà le point le mois prochain, et je vous enverrai les photos des ateliers qu’on ne peut pas faire proprement durant ces derniers jours où les cataractes imprévisibles du ciel ont repris.
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